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: Les Protagonistes - Création

Anna Akhmatova Anna Andreevna (1889-1966) :
Grande poètesse russe, passe la majeure partie de sa vie a Saint-Petersbourg (Leningrad). Ses premiers poèmes publiés à l’âge de 22 ans rencontrent un succès immédiat. Interdite officieusement en 1925, elle est mise à l’index jusqu’en 1940, période de la guerre et d’un court retour en grâce ; ses poèmes sont affichés sur les murs de Stalingrad assiégée. En 1946, attaquée par Jdanov, elle est exclue de l’union des écrivains soviétiques, donc interdite d’édition et de diffusion, mais ses poèmes circulent clandestinement et sa renommée ne faiblit pas. Apres le rapport Krouchtchev en 1956 elle est de nouveau publiée, mais le poème « Requiem » dédié à son mari, son fils et à toutes les victimes du stalinisme, n’est toujours pas publié dans son pays.
Anna Akhmatova s’est mariée trois fois. Son premier mari, Nikolaï Goumilev, poète et cofondateur du mouvement acméiste avec Anna et Ossip Mandelstam, est fusillé en 1921, il a 36 ans. Son troisième mari, Nikolaï Pounine, est déporté et meurt en camp durant les purges. Quant à son fils, Lev Goumilev, il est arrêté à trois reprises et passera plus de dix années en déportation.
A soixante-quinze ans elle fut autorisée, pour la première fois depuis la révolution, à se rendre à l’étranger.


Lydia Tchoukovskaïa Lydia Korneeva (1907- 1996) :
Fille du célèbre écrivain et critique Korneï Tchoukovski. Femme de lettres, écrivain, critique spécialisée dans la littérature pour enfants. En 1938 son mari est arrêté et fusillé immédiatement. Tenue dans l’ignorance de sa mort, Lydia ne l’apprendra que des années plus tard. Elle-même échappe à l’arrestation en quittant Leningrad, puis elle restera sans travail. En 1939 elle écrit « Sophia Petrovna », un roman traitant d’une citoyenne soviétique exemplaire dont la vie bascule à l’arrestation de son fils. Ce texte secret, écrit au péril de sa vie pendant les purges, restera un document unique sur l’année 1937. « Sophia Petrovna » et son roman « La Plongée » tiré de ses souvenirs de guerre n’ont été édités en Russie qu’à la fin des années 80. Ses lettres ouvertes aux journaux soviétiques, pour la défense d’intellectuels comme Soljénitsine et Sakharov, jamais publiées, mais diffusées en sous-main, lui ont valu une grande popularité et son exclusion de l’Union des écrivains soviétiques.


Pour donner à voir ce qui est tu dans le récit (ce qui est censuré, ce qui est codé, ce qui est embelli, rêvé, imaginé par la narratrice) il nous faut aussi imaginer, déduire, émettre des hypothèses. Cette notion d’essai, d’hypothèse, est à la fois notre processus de travail et le cadre final du spectacle.
La question : “Comment prendre la parole d’une autre ?” restera ouverte dans la représentation. Pour cela, nous procéderons par glissement du temps présent au temps du livre, de “elle” à “je”, de la citation à l’appropriation… etc. La partition scénique du spectacle sera donc composée du texte de Lydia Tchoukovskaïa, et des traces de nos essais et hypothèses pour comprendre et incarner ces femmes.

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