Enfant de la guerre civile d’Espagne, exilé, résistant, déporté, rescapé de Buchenwald, dirigeant du Parti Communiste Espagnol, puis Ministre de la Culture dans le gouvernement de Felipe González, Jorge Semprún a profondément marqué ce siècle, tant par ses écrits, ses romans et ses scénarios que par sa vie.

Avec Le Grand Voyage, Jorge Semprún nous entraîne au cœur de la machine d’extermination nazie, sur ce chemin qui le mène avec « cent dix-neuf autres types » de Compiègne à Buchenwald, puis, contre tout désespoir, de son retour du camp vers la liberté. Ce Grand Voyage qui s’arrête aux portes du camp semble nous conduire vers la mort et s’engage finalement vers la vie. Mais c’est surtout dans la mémoire qu’il nous transporte, avec en filigrane ces questions : qu’est-ce que se souvenir ? Comment raconter ce qui n’est pas racontable ?

Dans cette oeuvre portée pour la première fois à la scène, Pascal Reverte travaille le texte comme une cantate où les souvenirs se font personnages et se mettent à dialoguer pour transmettre un témoignage bouleversant.