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Le Colonel-Oiseau

mise en scène Didier Bezace

: Propos du metteur en scène

Dans la chambre d'un asile improbable qu'il situe au fin fond des Balkans, Hristo Boytchev enferme son pays malade : la Bulgarie, minuscule, inquiète, peuplée de loups et de fous inoffensifs. En compagnie d'un médecin tout aussi problématique que les malades qu'on lui confie, nous découvrons cette terre étrange, coupée du monde, oubliée de tous et de l'Histoire dont les échos lointains nous parviennent avec les bribes d'un journal télévisé aléatoire.


Grâce au hasard et à la folie du plus délirant d'entre eux, cette petite communauté va inventer mentalement sous nos yeux, avec des moyens précaires, une folie plus grande encore : ils fondent l'Europe et leur citoyenneté. Avec du faux, ils font du vrai, ils transforment leur rêve en action.


Comme toujours et depuis longtemps au théâtre, les fous sont sages. Leur délire et leurs cabrioles sont le miroir inquiétant de notre propre déraison. Avec le poète qui les invente et qui nous parle à sa manière d'une aspiration qu'éprouvent les peuples européens à se retrouver, ils nous disent, à l'heure où la parole des hommes politiques s'enlise dans le pragmatisme et la langue de bois, qu'il faut rêver pour agir et que la réalité où viennent achoper les rêves, n'est pas forcément la meilleure vérité.


Didier Bezace
juin 1999



" Notes prises pour un oiseau"
L'oiseau. Les oiseaux. Il est probable que nous comprenons mieux les oiseaux depuis que nous fabriquons des aéroplanes.


Bêtes à plumes. Faculté de voler. Caractères spéciaux du squelette. Attitudes ou expressions caractéristiques.



Certains oiseaux vivent seuls, ou avec leur seule famille immédiate, d'autres en petites bandes, d'autres en grandes bandes. Certains en compagnies serrées, d'autres en bandes éparses, qui semblent indisciplinées. Certains volent en ligne droite, d'autres tracent volontiers de grands cercles, certains selon leur gré, capricieusement. Il en est qui plus que d'autres paraissent déterminés par un instinct fatal, ou des manies rédhibitoires.
Il en est peu qu'on puisse approcher de plus près que quelques mètres, certains s'enfuient de trente ou cinquante mètres. Quelques espèces citadines s'habituent au proche voisinage de l'homme et parfois sollicitent de lui, de quelques centimètres, en certaines circonstances, leur nourriture."


Francis Ponge La rage de l'expression

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