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Le Chant de la Terre

mise en scène Joachim Latarjet

: Un  spectacle  musical...  

Après Stille nacht, qui évoquait « les disparus » de la famille d’Alexandra Fleischer, nous avons envie de continuer à interroger les morts –  « qui ne sont pas tant morts que dans l’expectative  », comme le dit si joliment Daniel Mendelsohn - et de faire un spectacle musical, très musical. Pour moi, ce sujet est avant tout musical.
Ce qui s’unit au travers de la musique, du son, c’est le temps qui advient et le temps qui passe ; un sens de la durée.
La musique ce sont aussi des motifs et des contre-points, et c’est dans le motif et le contre-point qu’est donné le rapport avec la joie et la tristesse, avec le soleil, avec le danger. C’est dans le motif et le contre- point que le soleil, la joie ou la tristesse, le danger, deviennent sonores, rythmiques ou mélodiques.
Gustav Malher disait qu’il avait toujours  « une petite musique de manège triste dans la tête  », une ritournelle, une mélodie qui tourne, qui engloutit, qui évoque des territoires connus et lointains, qui évoque le cosmos. N’a-t-il pas écrit Le Chant de la Terre et, alors qu’il venait de perdre ses enfants, les Kindertotenlieder (les chants des enfants morts)  ?
Il y a toujours dans la musique, aussi savante soit-elle, des ritournelles, plus ou moins repérables. Chez Mahler, Bartok ou Stravinski elles viennent directement d’airs ou de chansons populaires. Chez Schubert ce sont des mélodies simples, répétées inlassablement. Le deuxième mouvement du célèbre quatuor n°14, en mode mineur, ne cesse jamais de répéter le même thème d’une tristesse infinie, le déclinant d’abord au violon, puis au violoncelle, instrument mélancolique dans sa tessiture car le plus proche de la voix humaine, il ne varie pas ou peu dans ses nuances, entre mezzo- piano et mezzo-forte. Il se dégage à son écoute une grande mélancolie, sans doute provoquée par ces répétitions obsessionnelles de ritournelles qui s’empilent les unes aux autres. Ce quatuor s’appelle La jeune fille et la mort
C’est la ritournelle qui donne à la musique sa profondeur et sa tristesse. Elle se glisse dans les oeuvres comme une présence fantomatique.
Je travaille la musique en utilisant des principes de mises en boucle en direct. Ces boucles se superposent les unes aux autres jusqu’à donner à l’auditeur une sensation d’enivrement, de transe presque, provoquée par des phénomènes acoustiques de mises en phase des instruments entre eux. La boucle c’est ça pour moi : une chose qui irrémédiablement avance et engloutit. Elle est la répétition d’un moment musical immédiatement regretté. La boucle est la mise en abîme de la ritournelle.
3 musiciens (1tromboniste-bassiste, 1pianiste-guitariste, 1 percussioniste), 3 comédiens et capter ces mélodies fantômes…

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