theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Le 20 Novembre »

Le 20 Novembre

+ d'infos sur le texte de Lars Norén traduit par Katrin Ahlgren
mise en scène Alexandre Zeff

: Intention de mise en scène

Sébastian est seul maître à bord, la mise en scène comme un équipage dévoué doit se mettre à son service et ce quelles que soient les directions qu’il choisit, même les plus improbables, sans les juger.


Mon rôle et d’être à l’écoute de Sébastian à travers le prisme violemment poétique de Lars Noren.


« Quand vous êtes assis au théâtre et que vous regardez ce qui se passe sur scène, vous n’avez pas de défense. Il n’y a pas d’échappatoire. Vous devez affronter la réalité. » Lars Noren.


Il s’agit d’une prise de pouvoir, d’un putsch théâtral.


Non le spectateur n’est pas libre de dormir ou de discuter avec son voisin.
Non il n’est pas libre de regarder où bon lui semble ou de fuir discrètement.
La scène n’est pas ici un lieu démocratique.


Il faut coûte que coûte déclencher une prise de conscience. Quelque chose doit se débloquer dans nos crânes. Tous les moyens doivent être employés dans ce but car pour Sébastian :


« C’est la guerre, vous m’avez déclaré la guerre
Et dans la guerre il se passe des choses désagréables
Désagréables
Oui
C’est vrai »


Il s’agit alors de mettre en place une stratégie de mise en scène.


« Je préfère un théâtre où le public se penche en avant pour écouter à celui qui se penche en arrière parce que c’est trop fort. », Lars Noren.


Plutôt que d’attaquer immédiatement de manière frontale, je choisis au contraire de nous plonger dans une atmosphère à caractère hypnotique afin de renverser une à une les barrières de notre conscience pour atteindre la zone libre de nos cerveaux, la zone où tout est encore possible.


Telle une lame aiguisée, la beauté de Sébastian fascine, sa voix délicate caresse les peaux et lentement ses mots viennent se loger dans nos corps soudain brûlants.


Ainsi c’est une très jeune femme qui donnera corps à son esprit, la féminité amplifiera la surprise de sa violence et la rendra d’autant plus puissante qu’elle est inattendue et rare.


La beauté ensorcelante d’une jeune femme et l’horreur de la barbarie sanglante, complice de la même folie, favorisera l’écoute du chant tragique de Sébastian.


La direction d’acteur sera donc extrêmement précise, chaque regard bien pesé, chaque geste bien calculé, pas de place pour le hasard, et même si l’on fait croire à de petites improvisations, elles ne seront qu’une impression, une sensation de liberté accordée au spectateur destinée à mieux le cerner.


L’humour fait aussi partie du stratagème déployé, il permet d’abattre certaines résistances et de saisir le spectateur méfiant. Le rire apparaît soudain effroyable et dénonce le malaise latent.


« C’est une bonne chose si les gens rient parce que ça ouvre. Le rire permet parfois d’aller plus profondément. », Lars Noren.


Sébastian/son actrice doit être en mesure de garder un coup d’avance et d’anticiper les moindres mouvements de l’adversaire même les plus imprévisibles.


« Seulement les mots » indique Lars Noren à ses acteurs.


Le travail d’épuration des gestes et des mimiques naturalistes concentre le spectateur sur ce qui doit être perçu. A travers le corps tenu de l’acteur les mots transpercent jusque dans nos crânes sans rien pour les ralentir.

Alexandre Zeff

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.