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Landscape(s)#1

Quentin Claude ( Conception ) , Marion Even ( Conception )


: Présentation

Que voit-on ? Une métamorphose fantastique de la nature, faite de poulies et de contrepoids, que des humains tentent de soumettre ? Un hommage de haut vol au mouvement perpétuel ? Inspirée par les sculptures mobiles de Tinguely, la compagnie La Migration confronte les cycles d’une étrange machine au mouvement fluide des funambules et fait du paysage et de ses aléas leur partenaire. Marion Even a étudié le théâtre et la danse, Quentin Claude, les arts du cirque. Ensemble, ils ont conçu un moment où le spectaculaire s’efface pour laisser place à la perception sensible et où l’acrobatie virtuose rencontre le vol d’un oiseau de passage, le caprice d’un souffle d’air ou le rêve d’un spectateur.




Marion Even et Quentin Claude se sont rencontrés au lycée expérimental de Saint-Nazaire – une de ces utopies obtenues de l’Éducation nationale et aujourd’hui menacées, dont il est peut-être utile de rappeler ce qu’elles ont pu permettre et produire. Marion y croisera le chemin de la marcheuse et danseuse Christine Quoiraud, venue donner un stage. Rencontre formatrice et claque décisive, ouvrant pour l’adolescente d’alors un rapport profond entre l’art et le paysage “qui n’est plus un décor mais un partenaire, en interaction avec le danseur”.


Avec l’envie de faire des choses ensemble, chacun suit d’abord sa propre voie. Pour Marion, le Conservatoire d’art dramatique puis les arts du spectacle à l’université ; Quentin, lui, commence une formation de cirque, s’orientant très vite vers le fil : “Peut-être à cause de la relation avec la danse et la musique.” En fin d’études au CNAC, un autre fil, celui des années, va faire évoluer les choses : “Être cantonné à une discipline me bloquait : je faisais du fil, je faisais du fil, et à la fin, je m’ennuyais.” Mais comment sortir de la figure imposée ? “Je suis très bricoleur, j’adore les câbles, les poulies… Donc j’ai commencé à modifier mon agrès : différentes inclinaisons, différentes tensions, le fil s’assouplissait, se retendait… Ça marchait très bien, ça ouvrait le vocabulaire et les images… Sauf qu’il fallait douze personnes pour tirer sur des câbles !”


En continuant à dessiner, Quentin en arrive à l’idée d’un double fil, et secondé par des ingénieurs, fait naître une belle bête de 500 kilos de métal qui tourne dans l’espace… Monstre pour lequel il faudra inventer une technique. “Pendant un moment, j’étais frustré : j’avais quelque chose à dire avec cette structure et je n’y arrivais pas. Il manquait une entrée artistique, sensible.” C’est Marion qui a l’idée de sortir la machine de la salle pour l’installer dans le paysage : “En extérieur, on s’affranchit du spectaculaire. La structure et l’acrobatie génèrent des moments de suspension : le positionnement d’un arbre, un nuage qui passe… Il y a un cadre mais rien n’est écrit, tout peut arriver.”


Gaël, acrobate, rejoint bientôt Quentin sur le fil et apporte un nouvel équilibre – le travail à deux rend la machine plus docile, moins dangereuse aussi. Reste que le système de poids et de contrepoids oblige les deux interprètes à la plus fine écoute : “Comme c’est un balancier, c’est à 100 grammes près.” Aiguillés par Marion, ils ont trouvé des tonalités, des couleurs, des cycles. “C’est comme un texte de théâtre. Il faut les diriger pour qu’ils puissent le dire, pour que ce soit vivant et lisible. Si c’est du mouvement pour du mouvement, on ne ressent rien.”

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