À la manière du Caravage qui place des figures populaires au sein de scènes bibliques, La réponse des Hommes, librement inspirée des œuvres de miséricorde, évoque des personnages ordinaires aux devoirs et gestes extraordinaires. Jeune recrue de l’armée, mère ne désirant pas son enfant, Madame Serra, Laurent ou Catherine sont nos contemporains, et chacune de leurs histoires pose deux questions : qu’est-ce que faire le bien ? Qu’est-ce que faire le juste ? Installée dans un lieu qui garde les traces des époques traversées, la pièce se déploie en plusieurs fragments et observe les plis et replis de la morale humaine. En se passant commande comme les œuvres de miséricorde semblent poser des directions à suivre, Tiphaine Raffier nous invite à nous interroger sur qui est pauvre et à qui et comment vient-on en aide. Que les tâches soient corporelles ou spirituelles, qu’elles semblent liées dans un rapport direct de cause à effet comme dans l’Évangile de saint Matthieu : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire. J’étais un étranger et vous m’avez accueilli, j’étais nu et vous m’avez vêtu. J’étais malade ou en prison et vous m’avez visité », il ne s’agit à aucun moment d’oublier que l’homme n’est pas toujours cohérent mais au contraire souvent pétri de doute et d’indéterminisme…