L'histoire trace deux trajectoires de personnages. D'abord celle de jumeaux Sylvain et Landry. L'un d'eux, ne supportera pas de grandir sans l'autre. L'autre trajectoire est celle de Fadette, enfant-sauvage, enfant-sorcière, mi-fille mi-garçon, qui dresse sa provocation devant les humiliations du village - celles des collégiens qui moquent, et celles des vieux qui jugent.

Un cube contenant l'ensemble des éléments du décor se déploie devant le public et se décharge de ses encombrants (préjugés émotions...) au fil du récit. Celui-ci se déroule sur cinq années : l'adolescence des protagonistes. Les marionnettes grandissent au fil du récit : leurs jambes poussent, leurs corps se construisent, leurs silhouettes se dessinent. Au bout du « conte », les marionnettistes eux-mêmes incarnent les personnages ; enfants devenus adultes. Quant aux actions, elles sont multiples et riches comme la vie d'un village : des travaux agricoles aux bals, aux nuits superstitieuses pleines de feux follets et de petite magie. Cette variété d'actions est traitée par un enchaînement de tableaux, poétiques, abstraits et inquiétants.

Le Coeur juste est la volonté de produire un théâtre contemporain, "au travers du conte au vue de distraire l'imagination, en se reportant vers un idéal de calme, d'innocence et de rêverie..." extrait de la notice. Des techniques archaïques rencontrent une approche actuelle de la marionnette ou les objets se mêlent aux corps des comédiens, aux projections, au décor-même.