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La Mouette

mise en scène Thomas Ostermeier

: Présentation

Traduction et adaptation Olivier Cadiot, Thomas Ostermeier

Anton Tchekhov résume ainsi sa pièce : «“La Mouette” est une comédie avec trois rôles de femmes et six rôles d’hommes. Quatre actes, un paysage (vue sur un lac), beaucoup de discours sur la littérature, peu d’action, cinq tonnes d’amour». Et il dit aussi : «Il n’y a pas besoin de sujet. La vie ne connaît pas de sujet, dans la vie tout est mélangé, le profond et l’insignifiant, le sublime et le ridicule.»


La première représentation de «La Mouette» à Saint Pétersbourg, le 18 octobre 1896, est un échec. Vera Komissarjevskaïa joue Nina : celle qui passe alors pour la plus grande comédienne russe est tellement intimidée par l’hostilité du public qu’elle en perd sa voix. Il faut attendre la reprise du spectacle deux ans plus tard par Constantin Stanislavski et Vladimir Nemirovitch-Dantchenko, au Théâtre d’Art de Moscou, pour que «La Mouette» triomphe. C’est aujourd’hui l’une des pièces les plus connues et les plus jouées de Tchekhov. L’un de ces textes auquel tout metteur en scène envisage de se confronter à un moment ou à un autre. Et la mouette est restée le symbole du Théâtre d’Art de Moscou jusqu’à aujourd’hui.


Dans «La Mouette», Treplev se confronte à sa mère Arkadina, actrice à succès, et cherche en vain à lui faire reconnaître sa valeur. Il veut transformer le monde, et pour cela, réinventer la scène, le théâtre. Il veut aussi séduire Nina, jeune actrice à qui il confie le rôle principal de son spectacle. Car l’art est le territoire miné sur lequel tout se joue dans cette pièce : les passions, les conflits, les illusions.


Et si la fonction rédemptrice de la création est mise à mal, l’amour y est aussi une grande source de souffrance : l’instituteur aime Macha qui aime Treplev qui aime Nina qui aime Trigorine, lequel n’aime personne mais est aimé à la fois par Nina et par Arkadina, elle-même adulée par Dorn, lui-même aimé par Paulina qui se détache de Charmaïev. Une ronde de ratages, de malentendus, de douleurs. Dans le mot russe la «mouette» («tchaïka»), il y a le verbe espérer vaguement. Soit une atmosphère qui baigne la pièce, chaque personnage étant tourné vers le futur, en attente d’un changement, d’une transformation. En attente d’irréel.


Antoine Vitez écrivait : «“La Mouette” est une vaste paraphrase de “Hamlet”, où Treplev répète Hamlet, Arkadina Gertrude, Trigorine Claudius, Nina (très attirée par l’eau) Ophélie au bord de la folie etc. ».

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