Lors d’un colloque en psychiatrie, un praticien fait une communication sur l’erreur de diagnostic.

M. Louvier, diagnostiqué schizophrène à tort dix ans auparavant, va progressivement découvrir qui il est et pouvoir se réconcilier avec lui même, grâce à son nouveau psychiatre qui l’aide à faire confiance en ses tragiques réminiscences.

Au fur et à mesure du récit de la tragédie de son enfance, de sa vie, la libération de Mr Louvier se dessine.
C’est tout l’enjeu de la pièce.

Le texte de Denis Lachaud raconte une histoire atroce et pourtant simple. Il en restitue la douleur mais aussi la lumière.
Un être humain, violé dans son enfance, ne vit pas sa vie à cause de ce traumatisme. Il va progressivement se reconnecter avec sa propre histoire, à l’opposé de celle qu’il s’était dessinée et qu’on lui avait diagnostiquée.
La Magie lente plonge dans la cure psychanalytique, dessine les rapports entre norme sociale et psychiatrie en explorant les fantasmes d’un homme.

C’est l’histoire de la puissance des mots.
De ce qu’ils révèlent de notre inconnu.
Comment la découverte de la vérité déforme, un visage, un corps. Fait couler des larmes, de la sueur.

Les mots crus, grossiers, obscènes deviennent des épreuves initiatiques pour l’acteur et les spectateurs. Comment les surmonte-t-on ?
Par la colère, le chuchotement, l’adresse frontale, les hésitations, la volonté farouche de ne jamais reculer.
Révéler aux spectateurs la lutte pour parler, pour dévoiler la vérité qui, cachée, nous tuait à petits feux.
Faire découvrir ce chemin douloureux afin que d’autres puissent l’emprunter. Retrouver l’esprit cathartique qui prédominait dans les anciennes tragédies, ces histoires immémoriales qui permettaient de mieux comprendre le monde qui nous entoure.