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La Tragique histoire du nécromancien Hiéronimo et de son miroir

+ d'infos sur le texte de Georges Aperghis
mise en scène Françoise Rivalland

: Le Théâtre musical

Un art qui échape à l'enfermement de la définition

Au fil des spectacles, après de nombreuses expériences entreprises par Aperghis et par d’autres compositeurs investis de la même question, le genre du « théâtre musical » semble encore aujourd’hui recouvrir des réalités disparates. Ce qui est proposé ici est un retour aux sources ; en effet, la partition de La tragique histoire... répond en tout point à cette présentation formelle. Convoquant tous les artifices de l’illusion théâtrale (le théâtre, l’opéra, les marionnettes...), Aperghis propose sa fable en dehors du récit, se détachant de la linéarité d’un texte. Hieronimo, toute première pièce de théâtre musical d’Aperghis, pétillante, dense et virtuose, contient les principes actifs et fertiles de ce qui était à l’époque les prémisses d’un nouveau « genre ».


L’oeuvre répond parfaitement à la notion « intégrale » de théâtre musical. La vision scénique est indispensable à l’auditeur pour suivre et apprécier le mécanisme dramatique mis en mouvement par la musique. Mieux encore : le spectateur-auditeur est un participant imaginatif qui est appelé à opérer continuellement la synthèse des éléments musicaux, visuels et dramatiques de ce qui lui est proposé par les auteurs, c'est-à-dire le compositeur et le marionnettiste. L’intelligence ne peut être que flattée à mettre sa fantaisie à comprendre et à inventer l’histoire à partir de surprises, quelquefois déroutantes, ménagées par le spectacle.


Lorsqu’il écrit La tragique histoire du nécromancien Hieronimo et de son miroir, Georges Aperghis pressent la nécessité de rompre l’ordre établi de la dramaturgie musicale qui tendait à séparer le matériel texte (le livret) du matériel musical (la partition), il pose alors les premiers jalons de ce qui sera le coeur de son travail de compositeur. Il veut « raconter autrement » en dissociant les différentes composantes du spectacle musical, chacune autonome, dans un cadre structuré différemment. Pour définir le théâtre musical Aperghis parlera d'un « envahissement du temple théâtral par le pouvoir abstrait de l’organisation musicale ». Maurice Fleuret lui, ajoutera que « le théâtre musical se définit davantage par ce qu'il n'est pas que par ce qu'il est ».


« (...) Pas de livret, mais une partition. La partition organise tout. Elle régit les événements principaux et secondaires (leur intensité, leur devenir), les textes abstraits ou porteurs de sens, les éclairages, les gestes. La partition n’ordonne pas seulement le “sonore”, mais toutes les composantes de la représentation jusqu’aux comportements, histoires, objets, etc. Elle assure ainsi une certaine dramaturgie de l’indicible ».
Georges Aperghis, 16 septembre 1989
Extrait de « Le corps musical », ouvrage conçu et réalisé par Antoine Gindt

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