theatre-contemporain.net artcena.fr

La Puce à l'oreille

+ d'infos sur le texte de Georges Feydeau
mise en scène Julien George

: Le projet

« Si vous comparez la construction d’une pièce à celle d’une pyramide, on ne doit pas partir de la base pour arriver au sommet, comme on l’a fait jusqu’ici. Moi, je retourne la pyramide : je pars de la pointe et l’élargis le débat. »
G. Feydeau


Quand on pense à Feydeau, on pense aux portes qui claquent, au salon bourgeois, aux situations rocambolesques dans lesquelles sont entrainés les personnages malgré eux...
La puce à l’oreille a été écrite en 1907. L’auteur y impose une dramaturgie extrêmement précise et empreinte d’une grande logique dans laquelle il faut s’immerger. Sans contredire l’écriture de l’auteur ni changer la nature de la pièce, notre volonté est de situer l’acteur au centre du projet, c’est-à-dire se défaire du superflu afin que les spectateurs se concentrent principalement sur le jeu des comédiens.
Les personnages de Feydeau sont toujours pris dans un ahurissant concours de circonstances. Dans La puce à l’oreille, le déclencheur de cet engrenage est une lettre que Raymonde Chandebise fait écrire par son amie pour prendre en faute son mari qu’elle soupçonne d’adultère. Dès lors, les quiproquos s’enchaînent à une vitesse folle et les personnages réagissent plus qu’ils n’agissent. Ils ne sont ainsi soumis qu’à leur impulsivité, leurs réactions instantanées et non à la raison.
Nous désirons que la « grande mécanique» imposée par Feydeau soit, en bonne partie, prise en charge par la scénographie, le son et la lumière, afin de rendre compte du fait que les personnages sont manipulés par plus grand qu’eux et que l’auteur ne leur octroie jamais le temps de la réflexion. L’aspect burlesque des rapports qui les lient sera souligné par l’univers dans lequel ils évolueront pour permettre aux acteurs de les interpréter avec sincérité, tout en respectant les rythmes soutenus engendrés par le texte.
D’autre part, les situations de la pièce sont rarement induites par le langage, mais souvent par l’action et les mouvements des personnages, plus précisément par leurs entrées et sorties. En effet, c’est parce que tel ou tel personnage se retrouve au mauvais endroit, au mauvais moment qu’il engendre une série de réactions en chaîne qui font avancer l’histoire. Les apparitions et disparitions forment, en quelque sorte, l’ossature de la farce. Il est donc indispensable de mettre en valeur les passages des acteurs entre le hors-scène et la scène.


Pour ces différentes raisons, nous ne créerons pas un décor à proprement parler, mais plutôt un assemblage d’accessoires et d’éléments de construction modulables qui deviendront des appuis de jeu pour les comédiens et qui, par leur apparence pouvant s’inspirer de l’époque du début du 20ème siècle, projetteront le spectacle dans une atmosphère qui lui sera propre. De surcroit, ils permettront de multiples circulations (entrées/sorties), tout en utilisant des solutions purement théâtrales.


Nous désirons une mise en scène de La puce à l’oreille qui puisse faire écho à notre époque en bousculant les clichés du théâtre de boulevard, et dans laquelle transparaisse la déchéance de la bourgeoisie du début du 20ème siècle qui allait s’encanailler dans les hôtels borgnes sans remords ni questions. N’oublions pas que Georges Feydeau fut un grand noctambule cocaïnomane...

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.