: Extrait
Le prince transperça le monstre de part en part de son épée.
– Arrrghh... fit le monstre, et il mourut.
Le prince enjamba le monstre et entra dans le repaire. Il trouva la cellule et, à l’intérieur, la princesse.
– Heu... dit-il.
Car il était désagréablement surpris. La princesse n’était pas très belle. Le monstre, quand il l’avait enlevée, ne
s’en était pas aperçu parce qu’il était myope. Ensuite, ça ne l’avait pas gêné non plus. La princesse elle-même
ne se trouvait pas très belle, mais pas moche non plus. Elle s’était faite à son physique. Mais le prince lui était
exigeant sur la beauté. Il la trouvait trop banale.
– Je vois que vous êtes mon prince. Vous êtes venu me délivrer.
– Heu... répéta le prince.
– Qu’avez-vous fait de mon geôlier ?
– De qui parlez-vous ?
Il ne connaissait pas le mot « geôlier ».
– Je vais ouvrir votre cellule, fit mollement le prince.
– Vous pouvez m’y laisser, soupira la princesse. La liberté ne m’intéresse pas.
– Tout de même, protesta le prince. Il faut bien que je vous délivre.
– Faites ce que vous voulez, déclara la princesse.
Le prince ouvrit la porte de la cellule. La princesse ne bougea pas.
– Vous ne sortez pas ?
– Pour aller où ? Vous comptez m’emmener quelque part ?
– Heu… répéta encore le prince.
– Je crois que vous devriez rentrer chez vous, dit la princesse.
– Eh bien... fit le prince.
Il n’était pas très fier. Il n’était même plus si content que ça d’avoir tué le monstre.
Christian Oster, Le Portrait du monstre
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