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Accueil de « La Princesse transformée en steak-frites »

: Faim, femme et imprévu

Christian Oster écrit des romans aux Editions de Minuit (Loin d’Odile, La femme de Ménage, adapté au cinéma par Claude Berry, Mon Grand appartement, Prix Médicis 1999…), où bien souvent des hommes égarés suivent des femmes incertaines jusqu’aux plages du grand ouest, des livres sur les grandes épopées de l’intime, du sentiment, du délaissement, des égarements du coeur et divagations de la raison. Il est, sans doute, sur ces rivages un des romanciers français les plus insolites.


«Un mauvais géant, il y a longtemps de cela, cherchait une épouse,…


Christian Oster a composé quatre contes pleins d’ogre timide en mal de gloire, de monstre désespérant de ne plus effrayer, de princes charmants ou moches, de princesses de château ou de forêt (à problèmes), quelques loups, et des moutons en troupeaux ou perdus à mi-pente… sans compter les fées en panne de magie, de lâches miroirs magiques… Une fantasmagorie aussi sensible que cocasse, jouant tant sur la parodie, sur l’anachronisme, la personnification des objets courants, que sur l’investigation de nos divagations affectives. Un univers merveilleux et lunatique, d’un animisme ludique gîtant tant vers Purcell, Queneau que vers Demy ou Shrek. L’exubérance scénographique de cette féerie sera composée avec Sophie Pérez. C’est un spectacle pour deux comédiens, deux comédiennes et un chanteur.


…et, comme il était mauvais, il avait décidé de ne pas demander son avis à la jeune femme qu’il choisirait. »


En ce monde, bien sûr, les princes cherchent l’amour, les princesses l’attendent, les ogres le regrettent, et les moutons bêlent quand il advient (comme à l’opéra). Les histoires y commencent par « il était une fois » et se terminent par « Et ils allèrent se promener dans la forêt ».


Dans ce monde aussi, les hommes affamés, mais néanmoins éblouis par les femmes, doivent se retenir de les manger. Les filles hésitent encore entre les princes et les ogres. C’est aussi un monde où myope, on peut prendre une bergère pour une princesse, et ses moutons pour des lévriers afghans. C’est un monde plein d’imprévu, « si l’on veut bien appeler hasard l’orientation que prennent nos vies quand elles nous échappent ».


Des contes sur la faim, le malentendu, la peur et l’imprévu, sur l’amour, donc dira-t-on.

Frédéric Bélier-Garcia

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