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La Pluie d'été

+ d'infos sur le texte de Marguerite Duras
mise en scène Éric Vigner

: Présentation

Éric Vigner mène un atelier au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique sur Marguerite Duras, avec des jeunes comédiens de dernière année. Le choix de La Pluie d'été se fera sur la phrase d’Ernesto : "Je retournerai pas à l’école parce que à l’école on m’apprend des choses que je sais pas." Cet atelier représente un tournant dans le parcours de Vigner. Marguerite Duras assiste à la présentation.
"Elle est là, pour la première fois, devant la représentation de son récit La Pluie d'été, mis en scène par un autre : Éric Vigner. Elle est immobile. Concentrée terriblement, les yeux rivés sur la scène sans rien voir d’autre que ce qui s’annonce. Elle écoute ces mots, ces phrases, ces gens, qu’elle reconnaît pour les avoir écrits, créés, inventés. Et parfois non. Parfois elle découvre, étonnée. Elle sourit aux temps marqués par le silence, aux temps indiqués par l’écriture, qui le sont aussi, là, dans l’espace de la lecture : …- douceur -, - il se souvient-, - silence - il réfléchit. Les parents le regardent réfléchir. (silence) - Temps… Elle orchestre son émotion sur la partition qu’il lui est donné d’entendre. Son index approuve. Ferme. Puis reste soudainement suspendu, pris dans l’attente du déroulement de ce qui se joue. D’une écriture à l’autre, on assiste à un relais de la mémoire qui prend corps et s’épanouit dans l’espace poétique de la mise en scène : deux caractères deux différences se rejoignent pour confondre leur Dieu, leur Diable dans une même parole. Pas de jugement ni de leçon de dramaturgie. C’est l’état sauvage d’avant le discours, d’avant les certitudes énoncées. On n’explique rien. Ça ne s’explique pas. Elle dit qu’il faut blanchir le texte pour atteindre l’essentiel. Il dit qu’il se laisse porter par la vacuité ; qu’il faut commencer par vider, déthéâtraliser ; qu’en faisant appel à l’inexplicable, on peut toucher du doigt la grâce et entrer dans l’espace poétique. Qu’il faut ne pas savoir. Fin de la représentation dans l’embrasement du plateau. Dans le mystère du livre brûlé. Consumé. Elle se lève. Émue. Elle dit : "Peut-être que je me suis trompée. Peut-être que le théâtre est plus fort que l’écriture."
Bénédicte Vigner
La tournée de La Pluie d'été avec débute le 26 octobre 1993 en présence de Marguerite Duras en Bretagne. Le Quartz présente la pièce au Stella, un ancien cinéma des années cinquante à Lambézellec, dans la banlieue de Brest. Suivra une tournée en France et en Russie, pendant deux ans. Une grande amitié naît entre l’auteur et le jeune metteur en scène.

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