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La Pluie d'été

+ d'infos sur l'adaptation de Lucas Bonnifait ,
mise en scène Lucas Bonnifait

: Note d'intention

Parfois, souvent, des choses m’échappent : telle discussion, tel sujet, telle démonstration.
Cette disposition aux choses, que l’on pourrait appeler naïve, est devenue un moteur dans mon travail.
En effet le texte, et ici La Pluie d’été, me semble être envisageable comme une matière que l’on ne com-prend pas mais qui tente malgré tout et surtout malgré nous de nous raconter quelque chose, comme si nous n’étions que des passeurs, des révélateurs.


Je ne sais toujours pas pourquoi ce texte m’obsède, je n’ai pas de réponse, je ne sais pas, je voudrais sa-voir. C’est l’éternelle question. La Pluie d’été, pour moi, parle de ça, du savoir. Toutes les formes de savoir. Je me rends compte qu’avec ces éléments, j’y trouve ma façon d’appréhender une forme de recherche théâtrale.

La disposition de la salle est quadri-frontale et la lumière est pratiquement un plein feu.
L’espace est vide, seul quelques accessoires : des bancs pour le public et sur lesquels sont aussi installés les comédiens, des briques au fond contre un mur, on peut voir aussi un sac de pommes de terre et si on est très observateur des allumettes et un couteau.
Les acteurs au début lisent, ils font partie du public, ils semblent ne pas savoir ce qu’ils vont jouer ; suppo-ser le hasard, le discontinu, que l’on entre dans le récit à leur rythme, à mesure que le texte se déroule.


Le rapport aux spectateurs est volontairement très intime, sans quatrième mur, je veux jouer sur la grande proximité que crée cette disposition et cette simplicité apparente, que je préfère appeler épure, afin que le spectateur ne se sente pas complètement passif. En effet, grâce à cette disposition et cette ambiance, le spectateur doit se sentir intégré au rituel qui est en train de se mettre en place et partie prenante de l’atmosphère.
Ce rituel n’a pour seul but que d’essayer de raconter à nouveau le mythe et La Pluie d’été n’est rien d’autre qu’un mythe.


Ce spectacle est un basculement de la non-théâtralité vers le mythe, le spectacle commence comme un non-évènement et opère ce glissement insidieux vers le sacré.
Nous partons ici du banal, du quotidien en s’appuyant sur le texte : des gens lisent, commencent à se ré-pondre, peut-être sont-ils des acteurs, et ils finissent par emporter les spectateurs dans un tourbillon sensitif et esthétique.
L’enjeu de ce spectacle se trouve ici, à l’endroit très fragile et éphémère que constitue ce basculement, tous les aspects : que ce soit le jeu des acteurs, la scénographie, l’esthétique, le développement narratif et toute la dramaturgie sont sous-tendus par cet objectif.

Lucas Bonnifait

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