: Présentation
Après Nous sommes repus mais pas repentis (Ateliers Berthier, 2016), Séverine Chavrier aborde un autre Thomas Bernhard, encore assez proche de son passé de chroniqueur judiciaire. Avec un humour dévastateur, le maître de l’exagération déploie dans La Plâtrière quelques-unes de ses obsessions majeures. Vaste et exiguë, vide et encombrée, la Plâtrière est une demeure blanche comme une chambre stérile et noire comme la forêt environnante. Un couple s’y est enfermé après avoir “fait barricader toutes les portes, verrouiller toutes les fenêtres.” Car il faut à Konrad une paix absolue pour écrire son “Essai sur l’Ouïe.” Ce qui lui est justement impossible. D’abord, sa femme est infirme, totalement dépendante de lui. Konrad doit assumer seul les tâches ménagères. Vendre un à un les meubles, à l’insu de son épouse, pour assurer leur subsistance. Garantir leur sécurité, aussi, en cachant des armes dans presque toutes les pièces, car l’isolement attire les rôdeurs… Contribution en forme de farce désespérée à l’“étude de ce qui commande les catastrophes de l’intelligence”, La Plâtrière est une ode à la stérilité magnifique. Chavrier la fait résonner sur un plateau glacial et chargé d’ondes, nourri des souvenirs de Persona et de Shining : un théâtre givré, hanté par tous les spectres du sonore, depuis les voix surgies du sous-sol jusqu’aux percussions jouées en scène sur des plaques de plâtre.
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