Poésie, fraîcheur et fantaisie caractérisent ce spectacle participatif et intergénérationnel. Il parle de la complicité et de l'amour entre petits-enfants et grands-parents, de transmission, notamment de la passion pour la lecture et l’écriture, de la force de l'éducation et du pouvoir de l'imagination pour penser par soi-même, et faire face à nos peurs.

Moi je crois que chaque homme a un jour voulu sauver quelque chose. Tout comme moi je veux sauver ma grand-mère. Après l’avoir sauvée elle, je sauverai la planète et après je verrai. Il y aura sûrement encore quelque chose à sauver. Il reste toujours quelque chose à sauver.

Je poursuis avec ce troisième seule en scène le travail passionnant entamé sur la parole féminine – après "Hé, Toi ! Gervaise..." (2014) de Pierrette. Dupoyet d'après Emile Zola, "Auto-psy de petits crimes innocents" (2017) de Gerald Gruhn) -, ici les voix entremêlées et complices d’une petite-fille et sa grand-mère. Des récits fictifs et pourtant si réels d’héroïnes du quotidien délicates, fragiles mais également fortes et (com)battantes, désireuses de se délivrer des carcans la plupart inhérents à leur origine sociale, à leur genre et à ses ‘codes.’ C’est le cas cette fois-ci encore dans cette pièce écrite par la dramaturge roumaine Mihaela Michailov pour le jeune public.

Plus encore, il s’agit d’une pièce sur le matrimoine. Ici les femmes se lèguent force, respect de l’identité, curiosité d’apprendre toujours et encore, protection. Elles accompagnent le questionnement des autres figures féminines de l’histoire, en ouvrant le champ des possibles et créant un espace de liberté.