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La Petite robe de Paul

mise en scène Frédéric Andrau

: Note d’intention

Pour donner corps à l’intrigue, au cheminement de Paul et d’Irène, il me semble important, de trouver une forme théâtrale qui oscille entre scénographie et magie : faire apparaître et disparaître des accessoires, des éléments de décor, des personnages avec la rapidité et la souplesse que la mémoire et l’imagination peuvent avoir. Par exemple Paul, lors d’un repas de famille, s’adresse au public, comme pour goûter à la confidence, dévoilant ainsi un autre visage. Sa famille, autour de lui, se fige comme dans une vieille carte postale, et il peut commencer à évoluer dans un espace imaginaire, une vie secrète qu’il ne partage concrètement avec personne. Le but est ici d’arriver à trahir la forme dès qu’elle apparaît, à rendre éphémère la réalité de Paul pour créer un univers qui touche plus à la sensation ou à l’évocation. On passe ainsi du réel au fantasme ou du réel au passé, pour faire exister la mémoire comme un personnage à part entière qui influence Paul, nous donnant à voir ou à sentir, de façon plus ou moins distordue, ce qu’il perçoit de l’intérieur. C’est bien le geste, la parole, le souffle ou le mouvement d’un acteur qui déterminera le point de départ de l’évocation.
Olga, la mère de Paul, a un regard sur les autres rempli d’amusement et de sagesse. « Elle a le bleu regard qui ment ». Elle dit ce qui agace et provoque la colère. Elle est sure de son impact et de son autorité. Edith, proche d’Irène et psychanalyste de métier, assiste à la reconstitution de son amie. Elle la suit dans la tourmente. Mais elle reste, malgré ses interventions et ses analyses, contemplative et perdue. Elle a ce côté clownesque de ne jamais se retrouver dans l’univers des autres, de ne pas avoir sa place ailleurs que dans le divan d’Irène.
Agnès, fille d’Irène et Paul, pose la question de la transmission. Le goût du secret que cultive chacun des membres de sa famille est d’autant plus pesant pour elle qu’il semble se propager inéluctablement de génération en génération.

Frédéric Andrau

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