Le spectateur est reçu par la propriétaire d’une maison, c’est la comédienne qui jouait Annie, et la maison n’est autre que le décor d’Anne-Marie. Une fois le seuil franchi, le spectateur se retrouve sur scène derrière le décor de la pièce précédente. Dans cet espace étrange, tout se mélange : salon mais aussi café du coin, épicerie, basse-cour, etc. sans que rien ne soit complètement défini. L’éclairage à la bougie et le son d’un clavecin plongent le spectateur dans un autre temps. Il est convié à une soirée. Pris en charge par ses « hôtes », on lui sert un verre de vin et quelques amuse-gueules. Un temps se passe et toujours pas de spectacle, toujours pas de comédien. C’est normal celui-ci est parmi les convives, c’est un invité comme les autres. Quand les conversations se détendent, et que le brouhaha couvre le clavecin, le comédien commence à souffler les bougies, une à une. Dans un premier temps il passe inaperçu, puis chacun comprend que le maître chanteur est entré en scène. Tout le monde se met à chercher une place, et petit à petit le noir tombe. Le comédien craque une allumette, allume une bougie et débute La Petite dans la forêt profonde.
Si je place l’acteur ici au milieu de la « foule », c’est ce que de ces Rois, et de ces Reines Philippe Minyana en fait un père, une mère, une soeur, un fils, qui pourraient être nos voisins. Mais un jour on apprend par le journal, que la mère a fait manger au père, leur fils, alors on dit : « C’était une si belle famille. Je les voyais tous les jours, ils étaient normaux, et sans problème ! ».