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La Pastorale

Thierry Malandain ( Chorégraphie ) , Ludwig Van Beethoven ( Musique )


Propos récueillis par Sonia Schoonejans

: Entretien avec Thierry Malandain

C’est votre troisième rencontre avec le compositeur Ludwig van Beethoven. Pourquoi avoir choisi la Pastorale cette fois-ci ?


Cette création est une commande de l’Opéra de Bonn, la ville natale de Beethoven, à l’occasion du 250eanniversaire de sa naissance. J’ai choisi La Pastorale car elle évoque la nature.
Aujourd’hui, la nature n’est plus seulement synonyme de rêverie comme pouvait l’entendre Beethoven à son époque, c’est devenu une urgence. Certains pensent que les hommes négligent la nature car ils ont perdu le sens de la beauté. C’est cette idée qui a été mon point de départ. Empreinte de sérénité et foncièrement idéaliste, on peut voir dans cette 6e Symphonie les sentiers fleuris de la pastorale antique, l’innocence et la tranquillité des premiers temps.
Ou bien encore, planant comme une auréole, les poussières sacrées d’Athènes, cité vénérée d’âge en âge par l’imagination des poètes et des artistes pour avoir créé la beauté. J’avais aussi en tête d’évoquer la Grèce antique comme idéal, comme lieu de nostalgie et de perfection artistique. Les œuvres de Beethoven étant relativement courtes, j’ai choisi d’associer à la Pastorale quelques extraits des Ruines d’Athènes.


Quelles sont les thématiques que vous abordez dans La Pastorale ?


J’ai voulu proposer quelque chose autour de la beauté. Ça peut paraître un peu prétentieux dit comme ça, mais c’est une des problématiques de Beethoven. Pour lui, la beauté peut sauver le monde. Je pense que c’est aussi le rôle d’un artiste, tant qu’il peut, d’essayer d’amener les gens ailleurs, de les faire rêver. Je me suis également documenté à propos de la collapsologie, cette théorie selon laquelle notre société industrielle actuelle est amenée à s’effondrer un jour ou l’autre, tout comme les civilisations antiques avant elle. Et comme le retour à l’Antique est un thème permanent dans l’histoire de l’art, et que ce retour n’a pas encore eu lieu, peut-être est-ce l’occasion de l’amorcer ? (rires)


Vous êtes l’un des rares chorégraphes à revendiquer un vocabulaire classique. Comment décririez-vous vos danseurs ?


Ma culture est celle du ballet classique et, sans complexe, j’y demeure attaché. Car si je reconnais volontiers que ses codes artistiques et sociaux sont d’une autre époque, je pense aussi que cette matière, héritée de quatre siècles d’histoire, donne au danseur des ressources inestimables.
Même s’il est vrai que le travail quotidien de la compagnie s’articule autour de la danse classique, dans mes chorégraphies, les filles ne sont pas pour autant sur pointes. D’ailleurs, ce n’est pas le cas dans La Pastorale. La plupart de mes danseurs ont une double formation. Je leur demande d’être complets, d’avoir une personnalité, le sens du mouvement, un regard, et aussi du cœur si possible.


PROPOS RECUEILLIS PAR SONIA SCHOONEJANS

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