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La Panne

mise en scène Jean-Yves Ruf

: La Pièce

Un homme, Alfredo Traps, voyage pour son travail dans sa voiture neuve. Il vient de monter en grade au sein de son entreprise de textile, il est dans sa vie sur une pente ascendante, il est heureux, marié, infidèle sans excès.


Le moteur de son nouveau véhicule, une Studebaker, a des ratés, puis s’arrête.


Alfredo Traps marche jusqu’au prochain village, organise la réparation de sa voiture, et cherche un hôtel. La seule auberge est complète, mais on lui indique l’adresse d’un retraité qui a une chambre. Il s’y rend, la chambre est libre, et gratuite. Il ne peut refuser l’invitation à manger. Il se retrouve alors dans une soirée étrange, en compagnie de son hôte, ancien juge et trois autres invités, un ancien procureur, un ancien avocat, un ancien bourreau. Tous ont autour de 80 ans, se réunissent régulièrement et organisent des procès fictifs. On propose à l’invité de jouer le rôle de l’accusé. Il accepte, trouvant ce jeu fort distrayant. Tout se passe à table. Le procès est rythmé par les nombreux plats, viandes, volailles, plateau de fromages, arrosés de bouteilles de Neuchâtel, de Grands Maréchaux, de Pichon-Longueville 1933, de Château Pavie 1921, etc… Alfredo Traps s’amuse beaucoup et profite pleinement de cette soirée inattendue. Les quatre vieux sont insatiables, mangent et boivent tant et plus, mènent les débats sans mollir, traquent les moindres méandres des imprudentes confidences de Traps. L’avocat tente de le prévenir, mais il est trop tard, le procureur a assez d’éléments pour construire son acte d’accusation. Traps, troublé, le cerveau ralenti par les nombreux verres ingurgités, découvre peu à peu son propre parcours sous un angle qu’il n’avait jamais envisagé, ou qu’il s’était toujours refusé à envisager. Le vieux procureur à la retraite est sans pitié, il traque la conscience d’un Traps sans défense jusque dans ses recoins les plus sombres.


J’ai refermé le volume en ayant l’envie de traduire mon trouble et mon plaisir de lecteur, de donner vie sur un plateau à ces quatre formidables vieillards, aussi truculents qu’inquiétants, de suivre pas à pas la sourde frayeur d’Alfredo Traps.

Jean-Yves Ruf

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