" Un homme, une nuit, la pluie... La nuit juste avant les forêts est inclassable : ce monologue fleuve scelle l'écriture de Bernard-Marie Koltès. Ce texte au questionnement acéré est une parole à nue, vive et incisive qui se livre sans pudeur. Poésie virulente et corps chauffé d'adrénaline : plongez dans l'âme d'un inconnu rencontré au hasard d'une rue.

Qui est cet homme qui nous parle et où est-il ? Parle-t-il de ce qu'il voit devant lui, voyage-t-on dans ses souvenirs ou participons nous à l'accomplissement de ses rêves ?

La langue de Bernard-Marie Koltès explose toutes les digues et donne à entendre les réflexions communes à tout être humain qui, ayant conscience de sa finitude, cherche à Vivre. Un dialogue entre le soi et le monde avec qui il cohabite : un texte politique, au sens large du terme, pouvant s'appliquer à toutes cultures, n'étant pas restreint à une époque ou un lieu définitif.

Bien sûr les parallèles entre ce qui est exposé et nos propres vies fût le moteur premier du projet, le déclic. Si nous l'avons eu, il est fort probable qu'en le représentant il y en ait d'autres. Ici alors peut-être que le théâtre citoyen existe.

Nous croyons au pouvoir des mots et de la poésie pour interpeller les esprits, nous sommes seulement le lien entre la vision d'un auteur et ceux qui souhaitent la recevoir. "

Laura Lutard, Les Fauteurs de Trouble