: Présentation
J’aime mieux être guillotiné que guillotineur.
acte 2 scène 1
Le 25 Avril 2002, dans une mise en scène qui a fait date, Georges Lavaudant a déjà présenté sa vision de La Mort de Danton. S’il y revient, c’est qu’il y a aujourd’hui urgence. Rappelez-vous, c’était hier ou presque, quatre jours plus tôt pour être précis, le 21 Avril 2002 : on se croyait entrés dans la fi n de l’Histoire. On se persuadait que l’économie seule régissait nos vies. La politique n’était plus qu’un jeu d’ombres. Tout paraissait joué…
Dix ans plus tard, la recréation de La Mort de Danton est l’occasion de reformuler des
interrogations essentielles. Devant nous, avec nous, les protagonistes débattent de grandes
questions esthétiques, métaphysiques - politiques, toujours. L’exercice de la pensée est
omniprésent tout au long du drame. Büchner pousse le versant réfl exif de l’art dramatique plus
loin que personne avant lui. Mais les questions qui se posent sur ce théâtre d’idées sont toutes
de chair et de sang, terriblement urgentes et concrètes. Par exemple : faut-il tuer pour ses
convictions, ou mourir pour elles ? « J’aime mieux être guillotiné que guillotineur », répond Danton
- mais Robespierre a-t-il tort pour autant ? Büchner, génialement, refuse tout verdict facile. C’est
qu’il se veut poète, lui qui note dans une lettre à sa famille : « le poète dramatique n’est à mes
yeux rien d’autre qu’un historien, mais se tient au-dessus de ce dernier dans la mesure où il crée
pour nous l’histoire une deuxième fois (…) ». Büchner, inventeur de réalité, nous montre « des
caractères au lieu de caractéristiques et des fi gures au lieu de descriptions ».
C’est en poète qu’il
donne à voir des existences à notre image qui se battent et qui pensent, avançant à tâtons dans le
chaos du temps.
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