Kingston, Jamaïque. Dans les dernières années de la Révolution française, trois émissaires gouvernementaux – Galloudec, Sasportas et Debuisson – débarquent avec pour mission d’organiser un soulèvement et contribuer à l’abolition de l’esclavage sur l’île. Une nouvelle surprenante vient contrecarrer leurs plans : en France, Napoléon est sacré empereur. Le gouvernement commanditaire est balayé. « C’était notre mission, elle n’a plus que la saveur du papier. » Quel sens donner à son travail lorsque l’impulsion première a disparu ? En 1989 à Avignon, Matthias Langhoff montait cette Mission kafkaïenne écrite par l’un de ses auteurs fétiches, Heiner Müller. Trente ans plus tard, après avoir porté sa lucidité froide et son carnaval tragique aux quatre coins du monde, l’immense metteur en scène allemand renoue avec ce texte. Invité en 2008 à Santa Cruz, en Bolivie, il découvre le travail passionnant de la troupe Amassunu, issue de la première école professionnelle de théâtre du pays. Avec eux, en dépit des obstacles, il s’empare à nouveau de la pièce de Heiner Müller. Une nouvelle Mission commence.