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La Maison

+ d'infos sur l'adaptation de Cécile Backès ,
mise en scène Cécile Backès

: A propos de la pièce

A côté des fictions, Duras a tracé les contours d’une œuvre parallèle, reflet d’une pensée toujours en mouvement. Souvent née d’entretiens avec d’autres, puis construite dans l’aller-retour entre l’oral et l’écrit, cette pensée navigue autour de l’auteur elle-même, de son travail et du “monde extérieur”.
Une forme de journal, à la fois intime et d’actualité.
La Vie matérielle appartient à cette œuvre-là, qui se défend de penser quoi que ce soit de façon définitive, ce qui serait “la dalle de la pensée totalitaire”. Observer, décrire, préciser, chercher inlassablement ce qui existe en soi comme chez autrui : le mouvement de l’être.



Ce livre n’a ni commencement ni fin, il n’a pas de milieu. Du moment qu’il n’y a pas de livre sans raison d’être, ce livre n’en est pas un. Il n’est pas un journal, il n’est pas du journalisme, il est dégagé de l’événement quotidien. Disons qu’il est un livre de lecture. Loin du roman mais plus proche de son écriture - c’est curieux du moment qu’il est oral - que celle de l’éditorial d’un quotidien. J’ai hésité à le publier mais aucune formation livresque prévue ou en cours n’aurait pu contenir cette écriture flottante de La Vie matérielle, ces allers et retours entre moi et moi, entre vous et moi dans ce temps qui nous est commun.
Marguerite Duras, préface de La Vie matérielle



Le texte de La Maison est une matière composite à l’image de cette règle du jeu initiale, donnée comme utopique : “ne faire que parler, sans partir d’un point donné de connaissance ou d’ignorance et arriver au hasard, dans la cohue des paroles”.
On est dans la région d’une philosophie du quotidien.


L’idée est de traduire - en signes scéniques - cette notion de pensée “en promenade”, dans un espace conçu avec sa propre règle du jeu, qui peut se décliner partout, ou presque.
L’essentiel est de pouvoir jouer dans les endroits où l’on se réunit : dans les intérieurs publics : salles de réunion, mairies, écoles et pourquoi pas aussi dans les appartements ?
L’enjeu de ce spectacle, c’est d’inscrire dans un espace le fantasme de la maison commune.


Dans ce lieu de réunion, un soir ou une fin d’après-midi, il y a une femme qui vient raconter quelque chose.
Elle ne vient pas se laisser regarder. Elle est au théâtre, elle sait qu’elle est active.
Elle vient partager la parole qu’elle a en tête.
Elle vient s’asseoir. Et convie ceux qui sont là à faire de même.


Dans ce théâtre en filigrane, pendant que la femme parle, il y a une soupe de légumes qui cuit, tout près, derrière une porte : action simplissime qui crée l’attente dans laquelle elle va parler. Pas de fiction mais un cadre temporel : un temps donné.
Parler n’est pas plus important que la soupe, et l’inverse n’est pas vrai non plus : les deux choses se conjuguent pour créer une atmosphère de chaleur odorante et de convivialité. Tout simplement.


A la fin, le public est convié à boire un bol de soupe. Le temps de retomber chacun sur ses pattes. Le temps de s’éloigner peu à peu du théâtre, de la voix et de la pensée du texte. Le temps que ça s’imprime en chacune de nos têtes.

Cécile Backès

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