: Tentative utopique de table rase et d’autogenèse
La révolte de Marie, purement personnelle, contre l’ordre colonial, que Pierre le fils reçoit en héritage, prend chez lui un sens politique. À partir du moment où il refuse le monde de ses géniteurs, il ne lui reste, pour marquer cette rupture, que la fiction des mots, l’acte symbolique de l’écriture par lequel il tente de s’autocréer, de commencer le monde avec lui. Il réinvente sa naissance, met en scène les événements du passé y compris l’acte symbolique du meurtre du père. Un meurtre raté. Le père se donnant lui-même la mort, avoue ainsi l’échec de sa vie. Il enterre avec lui le monde auquel il appartient laissant la place à celui du fils. Pierre, le fils, engage un dialogue par-delà la tombe avec sa mère morte. Comme si leur relation n’était possible que dans une dimension hors des contingences du réel, de la raison logique, du besoin de comprendre, de juger, dans laquelle la mère devient un personnage presque irréel, appartenant à la fiction. En lisant les derniers mots de son mari : « que les choses aillent leur chemin comme si je n’avais jamais paru à la face de la terre », elle délivre son fils comme si une page de l’histoire était tournée définitivement. S’est-elle réellement passée ? Était-elle rêvée ? Inventée ?
Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné,
Je me connecte
–
Voir un exemple
–
Je m'abonne
Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.