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La Fabrique des monstres ou Démesure pour mesure

Jean-François Peyret ( Conception )


: Note d'intention

Frankenstein dans l’ombre


La genèse de Frankenstein a dépendu du temps qu’il faisait. 1816 fut « une année sans été » : un volcan indonésien (Tambora) venait d’avoir la cruauté de produire la plus importante éruption connue de l’histoire, faisant 100 000 morts et détraquant le climat. En juin 1816, au bord du lac, on n’y voit goutte, il pleut tout le temps, pas question de jouer les touristes romantiques sur les sommets. Alors, dans la villa Diodati qu’il a louée, Byron invite ses amis écrivains (parmi lesquels la bande à Shelley – tiens! il écrira un Prométhée délivré) à se raconter des histoires à se faire peur. Mary Shelley, âgée de 18 ans, profitera de l’occasion pour forger un des rares mythes de la culture moderne, Frankenstein.


Des histoires à se faire peur


Cela peut donner une idée de théâtre : transposons et imaginons des comédiens enfermés dans un théâtre, empêchés de sortir par la menace durable du dérèglement climatique : que font des comédiens dans un théâtre ? Ils jouent ou font jouer les autres. Il y aurait ainsi, sous bénéfice d’invention, cinq (ou six) comédiens en quête de fables (à se faire peur, pourquoi pas?) : une comédienne travaillée par Mary Shelley ; un comédien hanté par Prométhée (qu’il aurait dû jouer sur le théâtre – ou qui aurait joué sur quelque scène Alan Turing) et qui est « intrigué » par les activités de recherche de l’Human Brain Project ; une comédienne qui a joué Hélène dans le Faust 2 de Goethe et qui s’en souvient, qui se souvient notamment que Goethe a songé à Byron à propos d’Euphorie, le rejeton de Faust et de Hélène (tout se tient); un comédien (peut-être plus jeune) qui n’a plus envie de jouer, qui ne croit plus en rien (à cause du mauvais temps?) mais qui du coup se fait manipuler par les autres. Enfin un météorologiste qui donne régulièrement des bulletins sur la catastrophe climatique.


La machine musicale


Y aura-t-il des images ? A ce moment de la réflexion, la réponse est négative : l’imaginaire frankensteinien est ravagé, vampirisé par la silhouette de Boris Karloff. Si terreur il doit y avoir, elle ne doit être produite que par les mots. Et par la musique aussi avec cette question posée à un jeune compositeur qui utilise pour sa création des machines : que serait une musique créée en partie par des machines qui se retournerait monstrueusement contre son créateur ? Réponse en cours.

Jean-François Peyret

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