theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « La Douleur de la cartographe »

La Douleur de la cartographe

+ d'infos sur le texte de Chris Lee traduit par Isabelle Famchon
mise en scène Camille Chamoux

: Présentation

la pièce


C’est l’histoire d’une famille : Morag, cartographe talentueuse et exaltée - la mère, Henry, séducteur plein d’humour et spécialiste du sommeil - le père, et Jason, enfant unique qui nourrit l’espoir d’être un grand cuisinier - le fils.


C’est une tectonique familiale, la dérive du noyau initial jusqu’à son implosion.


La passion de Morag vire à l’obsession, Henry s’alcoolise et Jason déprime.



Henry, seul et ruiné, s’improvise “technicien polysomnographe free lance”. Lucien, député insomniaque, vient le consulter : c’est le début d’une quête loufoque où les deux hommes vont traquer désespérément le sommeil. Jason, le fils à la vocation contrariée, quitte la maison, rencontre Jess, ex-prostituée bouddhiste, ne trouve aucune raison suffisamment convaincante pour continuer à vivre et se tue. Jess croise alors la route de Morag. Les deux femmes partagent leur expérience de l’utopie et du cognac.


Tous tentent, à tâtons et sans larme, de donner du sens à leurs échecs un sens à leur vie.


On y croise aussi La Mort, “une charmante jeune femme”, à la fois spectatrice et narratrice de cette histoire, l'histoire de la difficile adaptation de l'Homme à sa nouvelle condition, ou comment jongler avec une espérance de vie qui s'allonge et la mort du désir.




Notes


La douleur de la cartographe nous parle de ratages ; d'une scientifique qui croit œuvrer pour l'humanité et ne voit pas, toute proche, sa propre famille dépérir ; d’un alcoolique truculent qui ensevelit son mal de vivre dans la petite arnaque; d'un député qui perd le sommeil en trouvant le succès - et trouve la mort en cherchant le sommeil.


La douleur de la cartographe nous parle de la mort - le grand accident des sociétés occidentales - et de la vie artificielle, comme on parlerait de la respiration artificielle, un mécanisme imposé.


La douleur de la cartographe raconte l’amour oublié, l’amour sacrifié, l’amour malade - pièce lucide et non pas dénonciatrice, qui relève les symptômes d'une société en perte de sens.


C’est un conte moderne, un sitcom radical, une saga de l’hiver.


Il nous faut raconter ce puzzle d'histoires pour son humour gorgé d'amertume - une façon de parler de l'échec avec panache, et surtout parce que la pièce, en parlant d'une poignée de destins déçus, radiographie avec justesse la grande désillusion des vingt dernières années.


Que reste-t-il à l'idéaliste quand s'effondre son idéal ? Au politicien utopiste confronté au cynisme des réalités ? A la cartographe engagée quand s'effondre le canal du Radjahstan ?


"Pleurons. Commençons par ça."




La douleur processus


Sept narrateurs racontent cette histoire.


Les comédiens sont donc les passeurs d’un conte et non des personnages déterminés.


Tous peuvent tour à tour prendre la parole ou relater un dialogue, mais tous sont en permanence investis, avec ou sans texte, de cette fonction de narrateurs. musiques improvisées, lumières gérées en direct par les comédiens, création d’espaces éphémères, gestes jaillis d’une évidence du récit, expressions corporelles et sonores de toutes natures avec pour mission d’exprimer, jamais d’illustrer.


Tout est à vue, à disposition, et se raconte en prise direct avec chaque représentation.
Il s’agit donc d’un travail sur une matière mouvante, mobile, un moyen radical de retrouver dans l’acte théâtral un médium collectif.


S’approprier l’espace et le temps qui nous échoient, faire du lieu et du moment les données uniques d’une passation d’histoire. Nous faisons surgir la fable, avec pour seuls ingrédients ce que nous sommes, le texte et quelques éléments à disposition. Nous avons amorcé ce travail en août 2004 à l’occasion d’une résidence d’été à la Ferme de Cottainville à Fresnes. De cette session d’expérimentations a jailli avec évidence la profonde cohérence entre cette forme esquissée et la pièce.


La formation quasi instantanée d’images qui se refondent et se transforment, la vie simultanée de sept narrateurs qui s’oublient, se déconcentrent, sont de nouveau concernés, interviennent, avec pour mission permanente de servir cette histoire, impose une vérité et une simplicité de l’acte théâtral et décuple les possibilités de réception et d’interprétation de la pièce.

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.