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La Double inconstance (ou presque)

mise en scène Jean-Michel Rabeux

: Note d’intention

On va aller démasquer la cruauté partout où elle se terre, derrière les mots, les conventions sociales, derrière les attendus, une noirceur inattendue, terrible d’être drôle.


Les scènes de vraie comédie ne vont pas à cette pièce, elles sont de l’arlequinade grossière. Elles ne font pas rire. Je les coupe. A leurs places nous inventons des grotesques beaucoup plus contemporains. Je fais comme Marivaux : j’allège. Notre époque est plus brève, elle comprend plus vite. Pas tant de mots ! Mais ceux qui demeurent seront habités par les corps entiers des acteurs, pas seulement par leurs bouches. Foin du blablabla du marivaudage, comme dirait Marivaux.


L’érotisme aussi va se débusquer, puisque la pièce est érotique c’est indéniable. C’est dire qu’elle est tout aussi indéniablement très politique. Il s’agit de l’abus des puissants sur les sans-grade. Ça rappelle quelque chose.


Ce qu’il est convenu d’appeler le décor, imaginé par Noémie Goudal et inspiré des trompes l’œil architecturaux de Piranèse, sera une déclinaison photographique d’escaliers labyrinthiques à connotations impossibles. Il ménagera dans ses hauteurs des espaces d’observations pour les Maîtres, voyeurs des effets de leurs manipulations.


Les personnages semblent sortir à l’aube d’une boîte de nuit branchée des Champs Elysées où la musique est un mélange trash, sexy, de contemporain et de dix-huitième. Les deux musiciens sont en live : batterie,violoncelle et viole de gambe. Plus guitare électrique et saxo, why not !


Les hommes sont fardés autant que les femmes, les mouches percent les peaux, les perruques travestissent hommes et femmes, les corsets corsettent hommes et femmes. Il s’agit d’acteurs avec un corps sexué, ça paraît une lapalissade, mais en ces temps qui courent c’est une affirmation. Même si leur sexe est parfois très incertain.


Dans ce monde que nous campons, avec l’aide de Marivaux, mais aussi de Laclos, de Sade et de notre époque trans-percée de contradictions, le sexe est un travestissement.


"Il pleut, mais d’été, ça pleure, ça jouit, ça rit, ça crie, c’est plus ou moins ivre, ça fait rire, mais c’est pas rigolo. Bref ça craint."

Jean-Michel Rabeux

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