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La Dispute

mise en scène Mohamed El Khatib

: Fréquenter

Présentation de Mohamed El Khatib


Mohamed El Khatib développe des projets de fictions documentaires singuliers dans le champ du théâtre, de la littérature et du cinéma. Féru de football, il fut longtemps milieu de terrain, et que l’on sache, respectueux des règles du jeu.
Au théâtre, il les bouscule en faisant monter sur une scène 53 supporters du Racing-Club de Lens, en leur donnant la parole pour raconter leur Nord ouvrier, le chômage, la solidarité, l’esprit d’équipe.- Stadium (2017) est, en quatre-vingt-dix minutes avec mi-temps, un témoignage presque «brut», un petit précis de vérité sociologique et humaine. Il a passé plus d’un an à Lens, multiplié les rencontres, les entretiens, afin de gagner la confiance des gens, et de taper juste sur quelques clichés sociaux et politiques. C’est pour sortir de ce qu’il nomme «l’entre soi» culturel, et en pensant à son père, grand supporter de foot, qu’il a composé - Stadium. La tenancière de la baraque à frites n’est autre que la «technicienne de surface» qui, aux côtés d’une danseuse, faisait état de ses compétences dans son précédent spectacle Moi, Corinne Dadat (2015).
Théâtre documentaire, dramaturgie du réel ? Les mots se cherchent pour désigner le travail singulier de ce fils d’ouvrier et de femme de ménage marocains.
Né dans le Loiret, en 1980, Mohamed El Khatib suit les conseils de ses parents, c’est-à-dire fait de brillantes études : khâgne, Sciences-Po, une thèse de sociologie. Il découvre le théâtre, dont celui de Jan Lauwers, en 2004 au Festival d’Avignon lors d’un stage aux Ceméa. Il commence à monter des spectacles avec des amis, fonde le collectif Zirlib en 2008, écrit deux premiers textes qui trouvent encouragements : À l’abri de rien, Sheep.
- Finir en beauté est un spectacle sur la mort de sa mère dont il a enregistré les paroles lorsqu’elle était l’hôpital. Il marque paradoxalement son acte de naissance officiel dans le théâtre. Seul en scène, avec un magnétophone, il joue à Marseille, puis en Avignon en 2005. C’est parti pour une longue tournée, et le Grand Prix de Littérature dramatique 2016. Il a également filmé sa mère avec une caméra Sony, la même que celle utilisée par Alain Cavalier, avec Vincent Lindon, dans son film Pater, pour lequel Mohamed El Khatib a eu un coup de cœur. Il a écrit à Alain Cavalier, ils se sont vus, parlé : leur Conversation s’est nouée. Entre temps, Mohamed El Khatib a fait le voyage d’Orléans à Tanger avec sa caméra, à bord d’une Renault 12, véhicule choisi en raisons de circonstances à découvrir dans son « road-movie » du même nom.
- C’est la vie (2017) nait encore d’une conversation. El Khatib demande à deux comédiens, de parler de la perte de leur enfant, douleur à laquelle ils ont été confrontés tous deux la même année, en 2014, en des circonstances différentes.
Où sont les personnages, et la fiction ? Est-ce encore du théâtre ?


C’est en tout cas celui de Mohamed El Khatib. Il travaille sur les limites. Il ne s’interdit aucun territoire. Il déstabilise. Il n’est pas consolant : il tend à la réconciliation.


La Dispute, le projet


Ici, point de marivaudages, mais une parole sans filtre à propos des disputes conjugales, signe avant-coureur de la rupture amoureuse. Parce qu’ils sont les mieux placés pour en parler – et pourtant souvent les moins entendus –, le metteur en scène Mohamed El Khatib invite les enfants de parents séparés à livrer leurs propres points de vue. Le réel a toujours le premier rôle dans les œuvres de Mohamed El Khatib. Ne s’interdisant aucun terrain d’investigation, il préfère l’expérience à l’expertise, la source aux digressions, les témoignages personnels aux analyses professionnelles.


Aussi, loin du tableau clinique alarmant que dressent psychologues, juristes ou sociologues quant aux incidences des divorces sur la vie des enfants, il a rencontré, pendant plusieurs mois, une centaine d’enfants âgés de huit ans, de diverses origines.

Au beau milieu de la déchirure, comment vivent-ils la décision de leurs parents ? Quels mots mettent-ils sur cet événement crucial dans leur tout jeune parcours ? Comment considèrent-ils cette cassure d’un engagement sentimental qu’ils croyaient inconditionnel ? L’avaient-ils deviné ? Ont-ils pris parti ?
Piégés dans les ruines du dédoublement de la cellule familiale, comment eux-mêmes « refont-ils » leur(s) vie(s) ? Quelles questions rêveraient-ils de poser à leurs parents ?


Façonnée par le prisme de l’enfance dès son écriture, cette nouvelle fiction sur le réel de Mohamed El Khatib évolue sur un fil ténu entre audace et pudeur, émotion et espièglerie, offrant un regard inédit sur un sujet de société universel.

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