«La Carte du temps, trois visions du moyen orient » de Naomi Wallace.Ce triptyque met en scène en scène avec émotion et humour des israéliens, des palestiniens et un irakien. L’auteure américaine (entrée au répertoire de la Comédie Française en 2012) n’hésite pas à parler de ce qui dérange. Mais elle va plus loin que la simple dénonciation. Elle traque l’humanité de chacun de ses personnages dans les profondeurs de leur drame et de leurs rancœurs. Ces êtres ordinaires sont placés dans des situations exceptionnelles et par l’invention des situations ils sont tenus d’emprunter des voies qu’ils refusent habituellement. Comme Shakespeare Naomi Wallace rejette la mièvrerie et le sentimentalisme et ses personnages sont pétulants, fantasques, drôles et bouleversants.

Ces trois visions sont inspirées de faits réels.
La première « Un état d’innocence » se passe dans le zoo Al Brazil de Rafah à Gaza. Détruit par l’armée israélienne ce zoo est gardé par un soldat israélien. Une femme palestinienne veut absolument rendre à la mère de ce soldat quelque chose qui lui appartient…

La seconde « Entre ce souffle et toi » se situe dans une clinique à Jérusalem ouest. Un père palestinien s’impose après la fermeture pour rencontrer une infirmière israélienne.
Au cœur de ce choc, une transplantation d’organe…

La troisième « Un monde qui s’efface » nous permet d’assister à une conférence avicole tenue par Ali irakien de Bagdad. Mais Ali ne peut s’empêcher de parler de ses oiseaux, de la guerre, de ses amis, de sa famille. Humour et tragédie.