Molière joue devant le Roi « Le Roi applaudit ! » c’est un triomphe. Dès lors, la chute peut s’amorcer. Les membres de la Cabale des Saintes Ecritures : organisation maléfique de religieux et d’aristocrates s’emploient à faire interdire Le Tartuffe et à plonger Molière en disgrâce aux yeux du Roi. Armande Béjart, sa femme n’est-elle pas sa propre fille ? Molière n’y résiste pas et meurt.
Ce « Molière », comédien, écrivain, artiste-poète, artiste sur le terrain, homme de troupe, créateur, homme-théâtre, homme du théâtre français… est Boulgakov autant que Molière ; il est Boulgakov mais il est aussi n’importe quel artiste qui se trouve confronté à ceux qui le contraignent.
Il ne s’agit pas, ici, d’une pièce biographique conventionnelle ou pédagogique sur la vie du dramaturge français le plus illustre.
Il s’agit d’une pièce empreinte de mystère, de fantastique, d’une pièce fiévreuse écrite en trois mois.
Il s’agit d’une œuvre elle-même censurée par le régime soviétique.
Il s’agit d’une oeuvre qui questionne l’Artiste face au Pouvoir.
Il s’agit d’une œuvre qui ne peut que résonner là où l’Art est menacé d’étouffement : c’est-à-dire encore aujourd’hui et encore ici, en France.
Avec tout un groupe d’amis comédiens j’entrepris, lors de l’été 2005, d’en faire une mise en espace au festival de lecture  « Les Esquisses d’été » à La Roche sur Yon. Cette première approche ne pouvait pas rester sans suite. Il y a Molière et avec lui il y a l’idée de troupe, il y a cette obsession de liberté, le désir d’aventures, le désir de Théâtre. Pour moi comédien, l’envie de mettre en scène cette Cabale des dévots, outre qu’elle n’a jamais encore été montée en France, c’est aussi l’envie de réunir ces quinze comédiens et de raconter ensemble cette histoire.

Thomas Blanchard