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La Bataille contre mon lit


: Note d’intention

Les images


Nous avons travaillé les scènes de « bataille » sous forme de théâtre gestuel avec des situations plus ou moins acrobatiques où l’enfant saisit ses couvertures pour les abattre mais aussi des situations où c’est le lit qui saisit l’enfant, l’effraie, le chatouille, le berce. Pour les deux comédiens (l’enfant et le lit), il s’agit de faire apparaître diverses masses de couvertures et de draps qui bougent, changent de forme, se lèvent parfois comme des vagues prêtes à engloutir l’enfant et finissent toujours par le calmer, le dorloter, l’entourer. Un travail corporel important dans lequel nous avons cherché à retrouver la fluidité du dessin de l’album et l’amusement, le plaisir de l’enfant à plonger, se battre, danser, voyager dans son lit.


Les scènes où l’enfant imagine le monde font l’objet d’un traitement mixte impliquant tantôt les ombres chinoises — comme lorsque mon père faisait apparaître des animaux magiques sur les murs de ma chambre — tantôt la vidéo. En particulier, lorsque l’enfant rêve que le monde est fait comme un lit, ses visions, dessinées et animées par Sandrine Bonini, se projettent sur la tête du lit.


La musique


J’ai imaginé le lit s’exprimant avec son matelas, son cadre de bois, ses ressorts, son sommier et l’image du piano à queue avec son sommier, son cadre, ses ressorts, ses feutres et ses cordes, m’est apparue évidente.


Antoine Françoise qui est un spécialiste du piano préparé, a écrit la partition du lit avec une musique tantôt percussive, tantôt fluide, tantôt tonale, tantôt atonale. En lui donnant la parole, il a rendu le lit encore plus vivant. Il répond à l’enfant, il grince, rit, gémit, hurle, chante, berce. Un peu comme les objets répondent à l’enfant dans L’Enfant et les sortilèges de Maurice Ravel.


Le travail de composition s’est réalisé en relation étroite avec le travail sur le texte du spectacle et avec les comédiens puisqu’il s’agissait bien d’écrire un dialogue entre ces deux personnages que sont l’enfant et le lit.


Le texte


Le texte de Martin Page est écrit tantôt dans des cartouches, tantôt dans des bulles. Nous utilisons donc ces deux niveaux d’adresse au public. Si les bulles contiennent les paroles de l’enfant, les cartouches reflètent son imaginaire, son discours intérieur.


L’enfant qui se bat contre son lit est le porte parole de tous les enfants. Il parle à ses parents et au monde, tandis que dans son esprit, tous les enfants que nous sommes ou avons été lui soufflent ses pensées. Son discours intérieur devient dès lors universel.


Ce discours est porté par plusieurs enfants et devient ainsi la « voix off » de l’enfance par rapport au monde des adultes, la voix des rêves, des peurs, des inventions de tous les enfants. Pour cela, nous avons travaillé pendant près de deux mois avec une classe de CE1 sur la lecture et l’interprétation de ce texte qui est dit tantôt par une seule voix d’enfant, tantôt par un chœur selon que les pensées de l’enfant sont uniques, universelles, douces ou dures.

Jean-Christophe Smukala

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