« Imaginée après une conversation entendue dans un restaurant, « La Baie de Naples » est le reflet inversé de nos diners en ville, de la conversation pour la conversation, des petites et grandes lâchetés de notre époque contemporaine. L’auteur a tout pensé : le moindre geste, le moindre déplacement. Pas de place donc pour l’improvisation, dans ce rituel insensé où les personnages sont entraînés dans leur propre folie comme dans une course sans fin, de plus en plus rapide.

La question pour la mise en scène est de donner à cette extravagante chorégraphie une réalité plausible et efficace. Travail sur le rythme car les répliques se coupent souvent, tant les personnages ne d’écoutent pas, obsédés qu’ils sont par leur souci d’exister face aux autres. Travail sur la personnalisation, car si chacun est la copie conforme de l’autre, ils ont aussi leur propre personnalité, qui s’exprime par la colère, le rire, les pleurs. Travail sur l’énergie, tant il est vrai que Marina, Odile, Joël, Philippe et David donnent l’impression de jouer leur vie à chacune de leurs répliques. Un travail « au taquet », qui exige, pour les comédiens, une extrême concentration.

La troupe a eu la chance de bénéficier des conseils de l’auteur. Joël Dragutin a participé à plusieurs répétitions, et son regard à la fois exigeant et bienveillant a beaucoup aidé l’équipe à trouver le juste tempo. Nous l’en remercions vivement. »

Patrice Marie, metteur en scène