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L'Usine

+ d'infos sur le texte de Magnus Dahlström traduit par Terje Sinding
mise en scène Jacques Osinski

: Présentation

En montant L'Usine du suédois Magnus Dahlström, je retrouve des préoccupations politiques et sociales qui font échos à mes premiers spectacles, notamment à Sladek, soldat de l'armée noire de Ödön Von Horvàth. L'Usine est un texte violemment contemporain. Il ébranle nos certitudes, souligne notre impuissance à vivre et à nous battre dans un monde en perdition.


En décrivant le quotidien d'un groupe d'hommes et de femmes, employés dans une usine sidérurgique, Magnus Dahlström fait oeuvre d'entomologiste. Dans un huis clos affolant de vérité, il dit la violence des rapports humains régis par un ordre social impitoyable. Entre les hommes et les femmes, entre les "forts" et les "faibles", la guerre est là, sous-jacente, omniprésente. L'humanité est impuissante face à cette énorme machine, cette "usine" qui donne son titre à la pièce et qui absorbe les humains, patrons comme ouvriers, à son profit. L'Usine traduit magnifiquement la fin des utopies, cristallise le doute de nos démocraties capitalistes fragilisées.


La force du texte réside dans son refus de tout angélisme. Les personnages sont gouvernés par des pulsions d'une violence inouïe, proche de l'animalité, nous abandonnant à notre désarroi. La forme est immédiate, brute, démunie de toute fioriture. Pour Magnus Dahlström, il s'agit tout simplement de dire, dire les faits sans masquer la vérité. Mais, et c'est ce qui le différencie d'une Sarah Kane par exemple, Magnus Dahlström n'est pas uniquement un désespéré. Son écriture est empreinte d'une magnifique humanité, d'une ironie souvent apaisante, d'un humour salvateur.


L'Usine est le reflet de notre monde. Magnus Dahlström ose l'affronter.


C'est la première fois que j'aborderai un texte vraiment contemporain. Pour moi, c'est une chance, une chance de dire le monde tel qu'il est aujourd'hui, de tenter de le comprendre. Enfermés dans l'Usine, les personnages sont comme des jouets abandonnés par leur propriétaire. Ils évolueront dans un espace épuré, clos, fait de tôle froissée, sans accessoire, évoquant la machine dans tout ce qu'elle a de vide et de froid. Dans cette pièce inhumaine, ce ventre non-maternel, se débattent, privés de guide, John, Léna, Sven.... Entre eux, il se passe beaucoup de choses, un secret les relie.


Cette force des personnages, il faudra la rendre par le jeu des acteurs. Ils sont au centre de la pièce. En choisissant, pour une grande part, des acteurs qui se connaissent et qui me connaissent bien. Je nous offre un espace de liberté, un laboratoire des rapports humains. Mais je veux éviter tout naturalisme, tout "réalisme psychologique". Il s'agit de rendre avant tout le concret des rapports et des situations, concret qui souligne la tristesse de la condition humaine.


JACQUES OSINSKI, mai 2006




l’histoire


Un local au sous-sol d'une usine. On y passe, on s'y repose, on y parle (ou pas). C'est là que les ouvriers se retrouvent. C'est là que Sven, le contremaître vient les chercher quand il faut retourner travailler. C'est là que Rolf, étrange infirme à la fonction mal définie, sert des cafés à tout le monde. Avant, il y a eu des licenciements. Et un accident : Hagström, l'homme qui est à l'origine de la restructuration, a été gravement blessé dans une explosion. Cet accident hante tout le monde. Chacun s'adapte comme il peut à un monde qui évolue et semble se déshumaniser. L'insécurité domine. Le travail est difficile, dangereux. Mais on a peur de le perdre. Personne n'écoute personne... c'est tout le monde contre tout le monde en quelque sorte… Un jour Sirpa, l'une des ouvrières, meurt. Sara vient la remplacer. Alors les secrets explosent.

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