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L'Autobus

+ d'infos sur le texte de Stanislav Stratiev traduit par Athanase Popov
mise en scène Laurence Renn

: Présentation

" Pendant des décennies, d’abord en Union Soviétique et après la deuxième Guerre mondiale dans les pays d’Europe de l’Est, le rire a été une forme de résistance…
Si le théâtre de l'absurde s'appuyait sur une convention dramatique qui nous assurait une distance assez confortable avec la réalité, la satire que nous propose Stanislav Stratiev est une prise de contact en direct avec l'absurde ..
…On croit rire d’un défaut mineur d’un personnage anonyme et brusquement on a la révélation que derrière ce défaut se cache, concentrée, l’aberration de tout un système social…
…L'univers décrit ici n'a aucun rapport avec nos idées traditionnelles sur la normalité de l'homme et de la société. C'est un monde insupportable, échoué, où rien ne fonctionne que les tics d'aliénation. »


Mateï Visniec






NOTE DE LA METTEUR EN SCENE



Cette pièce qui allie comique et tragique est une métaphore sur le régime communiste en Bulgarie dans les années 80. L’auteur imagine ce que pourrait être une révolte populaire, qui n’aboutit pas, et qui est récupérée par le pouvoir autoritaire.
Elle met en scène neuf personnages : Le Raisonnable, milicien en civil, dont la tâche consiste à dicter aux autres la bonne manière d’agir. Il est l’archétype du faux jeton, du parfait salaud.
Le paysan Aldomirovtsi représente le bon sens populaire qui a résisté à l'abrutissement causé par les communistes. Le Déraisonnable, décalque du Raisonnable, en sens inverse. C’est un rebelle sans convictions, simplement préoccupé par ses propres problèmes.
L’Irresponsable, alcoolique au bord du désespoir qui est d’un grand scepticisme. Personnage superficiel, parfaitement résigné. Le Virtuose, emblématique de l’hypocrisie du système qui se dit proche du petit peuple, mais dont les dirigeants reconstituent une nouvelle sorte de bourgeoisie communiste.
La Femme, l’Homme, couple petit bourgeois , absorbés par leurs soucis quotidiens, acceptent le système tel qu’il est sans se rendre compte que leurs problèmes viennent du système.
La Jeune fille amoureuse, le Jeune homme amoureux représentent la jeunesse et l’espoir. L’Amoureux se laisse embrigader par les mesquins, par les faux dévots de l’humanisme socialiste.
L’Amoureuse est celle qui proteste et critique le plus le système, sans tomber dans la méchanceté ni la mesquinerie.


Les passagers, en prise avec la tyrannie du chauffeur (le grand timonier, celui qui est aux commandes), vont finir par s'insurger contre les dogmes du système, incarnés par le Raisonnable. Mais au moment où ils vont tuer ce système, le chauffeur s'arrête et « revient », tuant la révolte dans l’œuf. Tout rentre dans l’ordre…


Je souhaite mettre en scène un choral d’acteurs, dans une machine bringuebalante : sauts, cahots, secousses, coups de freins brutaux, tonneaux, têtes à queue… le bus roule à toute allure… vers l’enfer ?… la vie a peu de valeur et encore moins de sens en cette fin de civilisation où la société tourne en rond, embarquée par l’incohérence d’un pouvoir à la dérive… qui se mord la queue.


Laurence RENN

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