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L'Adoration

mise en scène Jean-René Lemoine

: Propos de l'auteur

Abandonner décence, mesure, soumission à un minimalisme encore en suspension dans l'air du temps.

Ne pas craindre de se laisser contaminer par les aînés qui ont bercé nos lectures, saturé nos yeux d'images, s'inspirant eux-mêmes de ceux qui en avaient parlé avant, dans une incestueuse et pérenne filiation.


Ne jamais se demander comment encore parler d'amour, comment redonner une opacité à des mots devenus transparents à force d'avoir été inlassablement écrits et prononcés.


Et puis, ne pas craindre d'être toujours au bord du mélo, au bord du gouffre, au bord de jouir, aller aux confins du romantisme sans se préoccuper de savoir s'il sera ou non dans l'air du temps.


Se souvenir qu'adorer signifie rendre un culte à une divinité.


Baptiser la femme Chine et l'homme Rodez et placer ce dernier devant la première, tel un mirage, une irrésistible épiphanie, une colonne de chair où se dissoudra à jamais le regard de cette femme hurlante, et à partir de ce moment précis, travailler la matière insatiable de son désir comme on travaillerait une glaise pénétrante et sombre.


Enfin, oublier remparts, rédemption, pénitences, salut et guérison, et porter les personnages à leurs plus simples et indicibles incandescences jusqu'à ce qu'ils en viennent - au terme d'un tragique soliloque et d'un mutisme aride et éloquent - à se statufier tous deux devant la déclaration de l'amour et les regarder vivre et frémir et ne plus vivre, dans leurs respectives solitudes, comme les icônes perpétuelles de nos vies.

Jean-René Lemoine

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