La beauté du geste est une fresque, dont le motif central est le rapport entre l’action théâtrale et l’action politique. Concrètement, son sujet est aussi l’expérience que nous faisons : l’histoire d’une troupe de théâtre confrontée, à la faveur d’un moment historique singulier, aux idées, aux éléments politiques et biographiques qui travaillent ses fondations. La fresque se déploiera en trois tableaux : L’instant décisif, A mains levées, L’angle mort, créés à huit mois d’intervalle, puis rassemblés au terme de deux années de travail.

L'instant décisif (La beauté du geste 1)

Le premier temps, L’instant décisif, est celui des répétitions. On y assiste à la genèse d’une pièce, sous forme d’hypothèses, d’essais, d’épreuves. Par associations et bifurcations, les acteurs traquent un point d’éclaircie dans la situation d’urgence historique qui est la leur. Ils entendent des voix, exaspèrent d’anciennes scènes, observent des images, accomplissent des actes immémoriaux où quelque chose, à la fois de leur histoire et de leur art, s’examine et se révèle. Comme s’ils s’étaient posés à eux-mêmes la question de Vitez : « où en sommes-nous de la chaîne immémoriale des rôles ? ». Quels rôles ? Acteurs, Fossoyeurs, Hamlet, Mère, Fils, Journaliste, Terroriste, Artiste, Enquêteur, et pour finir… CRS.