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L'Instinct de l'instant

+ d'infos sur le texte de Nadia Xerri-L
mise en scène Nadia Xerri-L

: Note d'intention

L’instinct de l’instant – naissance d’une pièce


« Le football en toile de fond » : Bien que fille, le football a été mon sport d’enfance et d’adolescence, mais au moment d’entrer au PSG féminin, mon père (autodidacte sculpteur) a refusé que j’aille plus loin. Le football m’est resté important. Impressionnée par le sport de haut niveau et la vie accélérée et exponentielle qu’il engendre.
Pour cette pièce, tout a commencé avec la lecture-plaisir du samedi matin de L’Equipe Magazine. Un numéro de juin 2008 qui titrait « que sont-ils devenus ? ». Deux destins m’y ont été immédiatement starters d’écriture : - Jean-Pierre Adams (« la garde noire » de l’équipe de France avec Marius Trésor, ancien de Nîmes, Nice, PSG, et depuis vingt quatre ans dans le coma) - Stéphane Guivarch (attaquant-remplaçant de 1998, devenu représentant de piscines en Bretagne).


« Retraités » : Dans une société fascinée par l’action et l’état de jeunesse, où les retraités, les chômeurs – tous ceux sur qui on ne s’attarde pas après qu’ils ont répondu à la fameuse question « et toi, dans la vie, tu fais quoi ? » –, sont souvent assimilés à des poids morts ; dans cette société où la fonction sociale et l’âge semblent définir la valeur de chacun, il apparaît clef qu’un geste artistique donne du temps et de l’espace à des êtres dits « finis ». Et en mettant en scène des retraités sportifs, donc des jeunes retraités, résonne étonnamment la violence avec laquelle le retraité, l’inactif, le dit « vieux » est traité.


« Après la gloire » : Dans cette société qui est aussi massivement fascinée par la réussite, la gloire et l’argent, il faut (se) demander ce qu’il y a après ces finalités. Que devient-on une fois ces buts atteints ? Le vide ? La chute ? Le non-sens ? Comment redémarrer, repartir ?


« Fête de retrouvailles » : Cette unité de lieu et de temps est une évidence théâtrale, et un immense plaisir d’auteur. De plus, les phases qui constituent ces fêtes jouent très bien : le temps des préparatifs qui est de tensions, d’espoirs, d’excitation ; le temps de la fête irrigué de bonheur, de chansons, de légèreté, qui peuvent si facilement déraper avec l’alcool, les choses dites à ne pas dire ; le temps de la fin, des départs qu’on redoute malgré tout, qu’on recule mine de rien…


« Etude de clan, de groupe » : il a été aussi jouissif d’écrire les connivences et les concurrences, les hiérarchies affichées et les autres dissimulées qui alimentent et creusent les groupes. Et puis, écrire sur le groupe, c’est travailler sur le fonctionnement de La société même si à petite échelle aiguisée. C’est clef à ce travail de confronter l’intime de chacun à son être social et son image.


Et aussi, j’ai désiré écrire « la paternité, la filiation », les rôles et les enjeux du sang et de l’éducation. Comment devient-on parent ? Comment se fait-on enfant de ses parents ? Quel est cet amour que l’on dit au-dessus de tout ?
Et enfin, obstinément, écrire « l’amour amoureux face au silence, à une forme d’absence et de disparition ».


L’instinct de l’instant – une création pour les acteurs afin de mieux et plus donner aux spectateurs


Depuis 2002 ma première pièce (écriture et mise en scène) à aujourd’hui, les enjeux principaux de mon travail sont : le texte, les comédiens, les émotions (sans psychologisme), le dévoilement des non-dits.
Pour ce texte, j’ai tout d’abord établi le sujet et l’histoire, mais avant le passage à l’écriture j’ai choisi les huit comédiens « bêtes de plateau » pour qui je voulais écrire.
Tous huit sont effectivement doués d’une grande force de propositions en répétitions, et d’un sens aigu du présent en représentations, convaincus de rejouer le tout pour le tout à chaque fois.
J’ai déjà travaillé avec cinq d’entre eux, et suis « supportrice » depuis longtemps des trois autres.
L’écriture de la pièce a donc été un ping-pong avec ce que ces 8 comédiens dégagent : corps, énergies, rôles déjà joués – comme s’ils étaient des écrans organiques sur qui j’ai pu mieux projeter un personnage fictif.
Et afin qu’ils aient plus encore de matière à jouer, j’ai écrit une pièce qui n’est pas comme mes pièces précédentes oratorio et récit. L’instinct de l’instant est très dialogué, s’appuyant avec confiance et nécessité sur des situations théâtrales.
L’équipe technique qui m’entourera, travaillera durant les répétitions en échos aux propositions des comédiens ; la scénographie, la lumière et le son émaneront donc directement du travail du plateau.


Je serai accompagnée en scénographie par Caroline Foulonneau qui aime la mobilité et la sensualité des corps, l’espace à faire vivre, à métamorphoser, à faire jouer dans une esthétique assez abstraite mais très charnelle.


A la lumière, Grégoire Delafond (sous le parrainage de Philippe Berthomé) travaillera une matière concrète avec des objets lumineux au plateau. Ce ne sera pas une lumière « divine ». Et au son, à la bande originale, il y aura Gaël Desbois, batteur (créateur déjà de la musique de Couteau de Nuit).


La dramaturge, Anne Monfort, sera aussi de l’aventure afin de permettre ma redécouverte du texte autrement que par la voie des tripes desquelles il est né…

Nadia Xerri-L.

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