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: Idiot aujour'hui, pourquoi ?

L’écriture à plusieurs voix de Dostoïevski nous a donné la matière vivante de cette partition pour 6 acteurs puisée aux sources mêmes des dialogues du roman.
Une écriture proche du cinéma qui avance « par sauts », en traduisant tour à tour enthousiasme et fatalité.
Une partition en accélération comme une pensée poétique qui traduit l’hébétude irrévocable dans laquelle tombe le Prince Mychkine.
Une écriture résolument contemporaine qui dévoile les mécanismes de la folie et interroge notre état d’être au monde.


IDIOT propose une traversée aux tréfonds de l’âme humaine, dans la tempête hallucinée de la vie. C’est le procès d’un auteur à son siècle où Dostoïevski pose les questions essentielles avec une simplicité implacable en passant du plan moral à l’interrogation métaphysique par le détour d’une quête de soi et de l’autre.
Avec L’Idiot, Dostoïevski nous mène au-delà des apparences pour découvrir l’inadaptation des êtres au monde. Ce qui était vrai en son temps, l’est encore aujourd’hui.


L’écriture de Dostoïevski nous jette au plus profond de l’être. Dans ce carnaval d’hommes abîmés par la souffrance, Mychkine est celui qui parle à coeur ouvert, qui dit ce qu’il pense parce qu’il ne sait pas et qui n’existe que par le regard de l’autre. Cet homme bon, choisi par Dostoïevski, n’est pas le Christ : l’échec est inscrit dans son destin et ni la gloire de la Résurrection, ni l’espérance de la Rédemption ne l’attendent. Lentement sorti de son « idiotie », il y retourne définitivement après la mort de celle qu’il a aimée, Nastassia Philippovna, et après la rupture de ses fiançailles agitées avec Aglaia Epantchine. La réforme spirituelle qu’il voulait apporter à un monde corrompu par l’argent, la vanité et les passions basses, se termine en catastrophe. Le prince est condamné par les figures terrestres du roman, Rogojine, son frère, lui dit « si ça se trouve ta pitié ; elle est encore bien pire que mon amour » … Mychkine est ainsi condamné à estimer les situations et les êtres comme s’il les rencontrait, à jamais, pour la première fois. Libéré du poids de l’expérience, chaque instant de sa vie, l’invite, ou le condamne, à l’expérimentation. L’idiotie pourrait ainsi nous inviter à réfléchir avec un souci permanent d’expérimentation. La pratique de l’idiotie s’imposerait alors comme « un retour conscient et réfléchi aux données de l’intuition », pour reprendre les termes de Bergson et nous en aurions fini pour un temps avec ce monde de certitudes sur-gonflé de bien-pensants.


IDIOT est un appel urgent à respirer ensemble.

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