L’Homme de rien est le parcours initiatique d’un homme qui confond désir et nécessité. Parti vivre sa vie dans La Ville, cette Tour de Babel ultra-moderne, il se perd malgré lui dans le désir des autres. Incapable de dire « je » (on ne lui a jamais appris), il accepte tout des autres et du Monde. Il est comme « le naïf », l’idiot, l’innocent et plutôt que d’agir sur le Monde, il en est le révélateur. Pas d’histoire à proprement parler, sinon le parcours d’un d’homme un peu singulier, un « idiot », un innocent, un naïf. Une odyssée sans destination dans cette Ville merveilleuse mais aussi cruelle, symbolisant tout le pouvoir créatif que l’homme peut engendrer.

Et c’est les personnages qui peuplent La Ville et les liens qu’ils entretiennent entre eux, qu’il va révéler. Ceux-ci semblent tous affairés par eux même, poussés par leurs pulsions et leurs affects en quête de désirs. Et l’homme de rien réagit avec eux comme un miroir qui leur renvoie sans cesse leur propre image et c’est pour cela qu’on ne le voit pas.

Le spectacle n’a pas la prétention de juger et condamner notre société capitaliste et libérale ni les liens que les hommes y entretiennent entre eux. Une métaphore scénique visuelle et sonore d’une transformation constante du personnage central qui n’est à la recherche de rien. Au gré de ses rencontres, l’homme chancelle, avance, hésite, garde ses distances. Le cheminement dessine un point de rupture universelle à l’aube de bouleversement profond que notre humanité du 21e siècle va subir ou bien choisir.