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L'Hiver de la cigale

+ d'infos sur le texte de Pietro Pizzuti

: Présentation

L’Hiver de la Cigale pose la question politique de la légitimité de la révolte armée contre un pouvoir malveillant, mais aussi celle intime de la mémoire des aïeuls. Le face-à-face cruel entre deux femmes dessine un polar minimaliste dont nous avons hâte de connaître le dénouement.

La paix ? Quelle paix ? Nous n’avons aucune prédisposition pour la paix. Nous ne faisons que la maintenir. Comme on maintient une bête féroce.
Un face-à-face cruel entre deux femmes dessine un polar minimaliste au suspense captivant. L’Hiver de la Cigale pose la question politique de la légitimité de la révolte armée contre un pouvoir malveillant, ainsi que celle intime d’une impossible transmission paternelle.



Notes de dramaturgie et mise en scène


L’écriture de Pietro Pizzuti est linéaire et les dialogues sont serrés et efficaces. Il y a unité de lieu : le parloir de la prison où Laura Welter – accusée de meurtre et qui clame l’acte politique – est détenue et où Nathalie Franchi – avocate spécialiste de la Convention des Droits de l’Homme – lui rend visite pour préparer sa défense.
Le suspense lié à la reconstruction des faits est rendu plus intense par la découverte, distillée sur la première partie de la pièce, de l’identité des deux protagonistes. Elles sont les filles du bourreau et du martyr d’une dictature.
La place de l’une et de l’autre n’est pas là où on pouvait l’attendre.
Le fil rouge des créations de Octogone est le rapport entre mémoire de l’Histoire et mémoire individuelle. D’où venons-nous. Qu’est-ce qui fonde notre identité. Dans mes créations précédentes, j’ai exploré cette inépuisable thématique en rapport à la mémoire de la Shoah (L’ère du témoin, Le garçon de la photographie), des migrations (Quelques mots pour dire d’où je viens), de la lignée matriarcale (Rire).
L’Hiver de la Cigale aborde la question mémorielle de l’héritage des pères. J’ai exploré cet axe, inédit pour Octogone, et interrogé un manque à la fois personnel et intellectuel. Il m’importait ici, donc, d’être présente aussi sur le plateau.
Moment clef dans le dénouement de l’histoire, un enregistrement nous donne à entendre la voix du dictateur assassiné. Mais c’est le père aimant, bien plus que le monstre politique qui parle. Et pourtant ses mots renforcent l’inéluctabilité du passage à l’acte de la parricide. Je cherchais une voix « signifiante ». Dans cette double quête de sens – mémoire/héritage des pères, terrorisme/résistance – avoir la voix d’Armand Gatti pour incarner celle du dictateur, va au plus près de ma vision. Gatti n’est pas seulement le jeune parachutiste du Général de Gaulle et l’auteur anarchiste et inclassable, il est aussi le premier à m’accueillir, dès mon arrivée en France, en résidence de création dans sa Maison de l’Arbre à Montreuil. Il est un père spirituel.
La recherche dramaturgique s’est aussi appuyée sur l’essai Dans la main droite de Dieu de Gérard Haddad. L’analyse d’Haddad pointe les mécanismes qui permettent au terrorisme de surgir. Que sa matrice soit politique, religieuse ou encore ethnique, les mécanismes qui portent au fanatisme ne changent pas et traversent, hélas, les époques. Les attitudes pour combattre le terrorisme avant qu’il n’advienne, sont aussi transversales.
Ces réflexions sur les mécanismes du fanatisme pourraient se montrer valides aussi dans le cas où nous serions amenées à construire des actions pédagogiques autour du spectacle.
Pour la scénographie : deux panneaux mobiles - en nappe de paillage, montée sur un châssis léger, signifiants l'entrée du parloir et l'espace intérieur des monologues – dessinent l’ossature d’une cellule. Ils sont translucides, plus ou moins transparents selon l'inclination de la lumière. Ces morceaux de parallélépipède aux nuances de gris sont montés sur roulettes et peuvent tourner sur eux-mêmes pour ouvrir d’autres perspectives.
La musique, création originale, a des allures de chanson rock indie. Aujourd’hui, le rock est le genre populaire par excellence, il est bien plus transversal que la pop ou les musiques urbaines. La complicité, construite sur les planches il y a longtemps, avec le compositeur Andrea Galeazzi, nous a permis d’arriver rapidement à une maquette de chanson qui a accompagné les premières lectures de la pièce. L’enregistrement définitif vient d’être effectué au Frigo Studio de Milan.

Maria Cristina Mastrangeli

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