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Accueil de « L'Entêtement »

: La Pièce

Après la création de trois volets de « L’Héptalogie d’ Hieronymus Bosch » du jeune dramaturge argentin, Rafael Spregelburd :


4. La estupidez (la connerie) (2008 Théâtre National de Chaillot.)
5. La Panique avec l’école des Teintureries de Lausanne
6. La Paranoïa (2009 Théâtre National de Chaillot)
Nous continuerons - et finaliserons – notre parcours sur cette œuvre complexe et démesurée par la création, en 2011, du septième et dernier volet : L’entêtement.


Rafael Spregelburd écrit à propos de la pièce :
« C’est une fin et des adieux aigres-doux. (…) Elle a donc, consciemment ou inconsciemment, tous les ingrédients propres à l’Heptalogie. Elle a aussi beaucoup d’affinités avec La Estupidez et La Paranoïa, comme la frénésie des acteurs, condamnés à se travestir mille fois pour satisfaire la demande magique de la pièce : qu’une poignée limitée d’ouvriers du sens atteignent le miracle de la multiplication infinie des possibilités : on ne sait jamais avec certitude qui traversera la porte la prochaine fois. »


Cette fois-ci l’action se passe près de Valencia en Espagne, fin mars 1939, peut être le dernier jour de la guerre civile, dans la maison du commissaire de la ville.


L’écriture scénique de la pièce est totalement innovante : le premier acte démarre à 17h dans la salle principale de la maison, ensuite le deuxième acte, reprend la chronologie du temps à 17h, mais cette fois-ci dans la chambre d’Alfonsa (la jeune fille malade, en prise à une fièvre constante) et le troisième acte, encore une fois à 17h, commence dans le jardin devant l’entrée de la maison. Cela donne à voir trois versions d’un même temps, des mêmes faits, trois angles de vue sur la guerre et cela en montre la complexité. Le spectateur suit ce qui se passe dans chaque lieu dans le même temps mais pas dans le même espace.


A l’inverse de La Paranoïa qui appartient au genre de la science fiction, cette fois l’action se déroule dans le passé, ce qui permet à l’auteur de mettre en perspective certaines écritures théâtrales antérieures à la sienne, comme celles de Federico Garcia Lorca ou Anton Tchekhov, pour citer et réinventer ces formes classiques fondatrices. Il y a dans cette pièce, une tension dramatique particulière, qui fait avancer l’action à la manière d’un roman policier, puisque la réalité de l’action est perçue différemment dans les trois actes, et qu’il nous faut sans cesse reconstruire notre propre version des faits : qu’en est-il de notre propre interprétation ? de notre jugement ?


Ce texte, comme souvent chez Spregelburd, contient une multitude de lectures possibles : il questionne la guerre d’Espagne et par ce biais l’étroite frontière toujours en précaire équilibre entre fascisme et démocratie. Comment une utopie humaniste totale, une invention folle : la création d’une nouvelle langue - le katak – peut se transformer en langage totalitaire. Et il pose aussi « le langage » comme lien entre les hommes, « comme bien commun », c’est à partir de cet échange de « mots » et « de langage » que s’élaborent les histoires entre les hommes.

Marcial Di Fonzo Bo et Elise Vigier

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