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L'Argent

+ d'infos sur l'adaptation de Anne Théron ,
mise en scène Anne Théron

: Note d’intention

« L’argent est la valeur sublime. »
Premiers mots du texte « L’argent » de Christophe Tarkos.
Que dire de ce texte ? Rien, il n’y a rien à en dire. Le texte parle de lui-même, il faut le dire, le donner à entendre. Tout est dans le texte.


Lorsque j’ai découvert ce texte, je cherchais des écrits se rapportant à l’art et l’argent. Je ne voulais pas d‘une pièce, avec des personnages, des psychologies du personnage, une histoire. Non, je cherchais une proposition qui dénoue et fabrique autrement la langue pour mieux écrire un univers dans lequel nous n’apprenons pas forcément à nager.
J’ai lu et relu, parfois à voix haute, L’Argent :
« L’argent vient au début comme la nécessité de tout commencer. L’argent est à la fin comme l’aboutissement de tout ce qui est créé pour le recréer (…)» et plus je lis ce texte, plus je sais qu’il est essentiel, non seulement par sa beauté (sa virtuosité pourrait-on dire) mais parce qu’il décortique le sens jusqu’à l’os, et dénonce avec une évidence tranquille et perturbante le nerf de la guerre : l’argent.


Stanislas Nordey et moi voulons travailler ensemble. Et avec d’autres (Christian Vanderborght, artiste multimédia, Akiko Hasegawa, danseuse…). Nous avons en tête un objet qui marie le théâtre et la performance, un travail de plateau qui se nourrit du texte – car le plateau est l’un des derniers endroits où l’on peut entendre du texte -, du corps, du son, de l’image, bref un objet qui soit un univers en soi. Je leur ai donné à lire L’Argent. Ils ont manifesté un enthousiasme équivalent au mien.


Je cite à nouveau Christophe Tarkos :
« Le poème n’est rien d’autre que la mise en place, dans le temps de son déroulement, de ce réseau inédit de liaisons que le poète, parce que c’est son désir et parce que c’est sa volonté, est en train d’opérer entre les différents paramètres de ce qui le constitue : la langue, la voix, le geste, le public, le réel, le sujet. J’appelle sens la nouvelle nécessité qui émerge de ce système, à chaque fois inédit et engageant la totalité de la personne. »


Partant d’une conception de l’argent comme « valeur sublime » ou « universelle », Christophe Tarkos explore la fascination de l’argent et les fondements évaluatifs de la signification. La monnaie a une valeur d’échange, le signe linguistique une valeur d’usage, en relation avec d’autres mots ; c’est son usage qui détermine sa valeur.


Sur le plateau, un comédien, Stanislas Nordey, et une danseuse japonaise, Akiko Asegawa. Quelques accessoires (un bureau, un lit)
Pendant que l'acteur énonce le texte, la danseuse crée des origamis à partir de feuilles de papier que l'acteur laisse tomber par terre au fur et à mesure de son discours : consommation/transformation.
Sur le mur vidéo défilent des images temps réel des statistiques mondiales, flux financiers, images d'actualités, reportages sur les conditions de vie liées à l'argent.


Interviennent ponctuellement des morceaux de l’époque punk (Les Clash : London Calling, etc)
La danseuse réagit à la violence de la musique. Elle interroge aussi parfois le comédien : comment tu t’appelles ? Ou bien reprend en japonais quelques phrases du texte, dans un lointain écho. L’argent se parle dans toutes les langues.

Anne Théron

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