C’est un couple,
Un couple ordinaire.
Un couple.
Pas tout à fait ordinaire, un couple « bourgeois ».
De l’argent, ce qu’il faut d’argent pour vivre confortablement, posséder.
Il travaille.
Elle ne travaille pas.
Ils vivent en province.
Ils pourraient vivre à Paris, mais nous dirons qu’ils vivent en province.
Ils s’ennuient.
Depuis longtemps.
Depuis longtemps ils s’ennuient, côte à côte, l’un dans l’autre, ils s’ennuient.
Un soir,
C’est un couple sur un ring de salon,
Un soir,
Un soir d’automne, aux alentours de vingt heures quinze,
Pas de coup pas de sang,
On parle.
Dire sans dire mais dire quand même,
Pour soulager, se réveiller demain matin.
Vingt ans que cela dure.
Attendre ainsi que le temps passe.
Seul à deux.
Voilà en quelques mots le résumé de ce texte à deux voix, deux acteurs.

Pourquoi ?

J’avais envie d’explorer le couple.
J’aime la machine humaine, elle m’inquiète, m’amuse, me fascine.
Le couple est un joli élément d’étude.
Pourquoi rester toute une vie à côté de quelqu’un qui vous ennuie ?
Mais pourquoi partir, pour quoi, pour qui ?

Je n’ai pas de réponses.
Je n’ai pas envie de donner des réponses.
Je pose juste des questions, je les traite, m’amuse avec…j’interroge, moi et les autres, avec un texte.
« L’Aquarium » de Louis Calaferte, point de départ, premier élément entrant dans la fabrication d’une farce sinistre en couleur (rose !).

Thomas Gaubiac