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Sans voix

+ d'infos sur l'adaptation de Danila Massara ,
mise en scène Danila Massara

: Présentation

Cinq ans après être arrivée en Suisse, je parle le français, mais je ne le lis pas. Je suis redevenue une analphabète. Moi, qui savais lire à l’âge de quatre ans. Je connais les mots. Quand je les lis, je ne les reconnais pas. Les lettres ne correspondent à rien.


« L’Analphabète » est un recueil de textes à caractère autobiographique, rédigés entre 1989 et 1990. Agota Kristof explique dans quelles circonstances elle a fui la Hongrie en 1956, à l'âge de vingt et un ans avec son mari et sa petite fille de quatre mois.


Elle nous parle de l’écriture et de ses efforts pour apprendre et écrire dans une langue qui n’est pas la sienne. Ce qui l’amène à revenir en arrière, aux moments heureux de l’enfance, pour dire pourquoi et comment elle a dû changer de langue.


Dans sa langue précise et ciselée, Agota Kristof nous révèle que le vrai drame dans son exil fut la perte de sa langue maternelle. Sans ses mots, elle a perdu son identité. Pour elle, apprendre à parler français fut une vraie lutte pour se reconstruire.


D’origine étrangère toutes les deux, nous avons été bouleversées par cette question de l’identité qui traverse «L’Analphabète».


Marquées par nos histoires personnelles et par l’actualité plaçant le migrant au centre de l'histoire de notre siècle, nous souhaitons proposer une adaptation scénique de « l’Analphabète », enrichie de quelques autres textes de l’auteure, sous le titre de « Sans voix ».


Nous sommes très sensibles aux enjeux identitaires étroitement liés à la langue, et à cette idée d ’«exil linguistique» : le combat pour chaque mot, le tâtonnement jusqu’à la puissance salvatrice de l’écriture, voilà ce que nous aimerions amener sur scène.


“J’ai laissé en Hongrie mon journal à l’écriture secrète, et aussi mes premiers poèmes. J’y ai laissé mes frères, mes parents, sans prévenir, sans leur dire adieu ou au revoir. Mais surtout, ce jour-là, ce jour de fin novembre 1956, j’ai perdu définitivement mon appartenance à un peuple.”

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