Le dos au mur de séparation : En Palestine, lorsque quelqu’un meurt d’une cause liée à l’occupation, des factions s’approprient cette mort, font une affiche avec la photo du martyr et en tapissent les murs du pays. Abou Salem, imprimeur, se retrouve un jour à éditer l'affiche de son fils, Salem, mort par balle dans un camp de réfugiés. La famille se dégrade, la colère ne laisse plus de place à l’humanité. De son côté, Itzhak, le soldat responsable de la mort de Salem, se retrouve submergé par la violence de son geste. Shahida, la sœur de Salem, essaie de rêver avec son amoureux Ismaïl, et ce, malgré la violence insupportable d’un impossible quotidien. Puis l’histoire explose. Elle remonte le fleuve de la douleur jusqu’à la haine et au fanatisme, elle cède la place à la peur et aux exploiteurs de désespoir, pour enfin accoter les survivants, le dos au mur de séparation de huit mètres de haut. Philippe Ducros, à la fois auteur, acteur et metteur en scène donne ici la parole à ceux qu’on entend rarement, les anonymes qui subissent les impacts des deux côtés du mur.