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Kyotonomatopée

+ d'infos sur le texte de Laurent Colomb
mise en scène Laurent Colomb

: Note d’intention

Le théâtre peut être considéré comme une grammaire du geste. De la même manière, l’onomatopée japonaise peut être considérée comme une grammaire de l’expression orale, une grammaire parallèle à celle du langage parlé qui répond à ses codes propres.


L’homme cherche naturellement à reproduire le son émis par une chose qu’il ne connaît pas pour la désigner. Ainsi s’installe et prospère le nom de cette chose dans le langage courant partant de cette première intuition. Basées sur cette hypothèse, très controversée en Europe, de nombreuses études sur les fondations mimétiques du langage ont vu le jour au Japon, pays de l’onomatopée.


Le français est une langue qui utilise également l’onomatopée, dans la bande dessinée par exemple mais également dans le langage de tous les jours pour signifier un bruit, un cri animal, une texture sonore. Mais alors qu’elle est utilisée couramment au Japon pour traduire des émotions ou des états d’âme (avoir la gorge sèche se dit kara kara, briller et luire : pika pika, être content de soi : nya nya…), il semble que le français soit peu créatif dans ce domaine.


OEuvre d’un auteur et d’un metteur en scène français, écrite et présentée dans une première ébauche théâtrale au Japon, il est singulièrement intéressant d’adapter cette pièce théâtro-vocale en France avec une distribution française. Ainsi, allons-nous comparer, juxtaposer, confronter, mêler les multiples usages de cette langue qui prend appui sur les facultés mimétiques naturelles de l’homme. Le lien avec la création théâtrale devient alors évident tandis que s’ouvre un terrain d’expérimentation passionnant où s’articule le verbe au geste.


L’homme utilise le langage parlé, codifié pour s’exprimer couramment, ce langage essentiel au travail de l’acteur, du comédien. Dans cette partition à deux voix, langage courant / langage de scène, quelle est la part de l’acteur ? S’exprime-t-il à travers le calque de ses contemporains ou est-il tout entier l’inventeur de sa langue ? L’utilisation de l’onomatopée comme désignation de choses par imitation influe-t-elle sur la représentation de ces choses du point de vue du jeu de l’acteur, de ses gestes ? Du point de vue du metteur en scène ? Au niveau de la création scénographique ? Dans la vie quotidienne de tout un chacun ? Au travail ? À la maison ? Dans la relation parents / enfants ? L’onomatopée constitue-t-elle un mode d’expression en soi ou n’est elle qu’un complément de langage ?


Finalement, la question se pose de la nécessité de l’onomatopée dans la communication au quotidien. Artifice langagier vulgaire ou essence même de la langue, du langage, de l’expression ?

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