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Kyotonomatopée

+ d'infos sur le texte de Laurent Colomb
mise en scène Laurent Colomb

: Le projet d’écriture

D’où vient cette particularité que nous avons d’émettre des sons par la bouche pour qualifier le monde ? Combien de mots par imitation d’un son, d’un bruit, d’un cri sont-ils présents dans la langue ? L’homme n’est-il qu’un animal qui parle ? En posant la question du langage c’est l’homme qu’on interroge à travers sa capacité à nommer le monde pour l’apprivoiser, lequel en retour lui suggère parfois des sons pour qu’il s’humanise.


Les onomatopées plutôt déconsidérées sous nos latitudes comme l’apanage d’un langage puéril, sont très usitées au Japon. Elles contribuent à la formation d’une langue vivante, imagée et sonore, contrebalançant fort heureusement la part de réserve lui étant par ailleurs sous-jacente.


Outre les onomatopées censées suggérer par imitation phonique un être, une chose ou une situation sonore (mîîn mîîn pour le chant lancinant des cigales, doon pour une détonation, zââ zââ pour une pluie battante), que l’on trouve souvent utilisées sous une forme qualitative, le japonais en offre également un grand nombre pour exprimer un sentiment, voire une idée. Divisées en deux grands groupes prolifiques qui distinguent les sons perceptibles à l’oreille et ceux imitant les états d’âme, elles se rassemblent dans un système d’écriture (le katakana) qui comprend par ailleurs les exclamations, les interjections et les néologismes, traditionnellement considérables.


À travers l’exploitation de cet ensemble lexical, j’ai tenté de mettre en évidence les capacités mimétiques naturelles du langage, signe de la relation « phonosymbolique » qu’entretient l’homme avec le monde qu’il décrit.


La relation des mots aux choses, mais aussi aux êtres comme aux états d’être, représente le socle de cette exploration linguistique qui va puiser dans la force articulatoire et la dynamique acoustique de certaines syllabes, la qualité de l’intonation, des accents de la parole, une puissance figurative insoupçonnée.

Laurent Colomb

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